Titre : | Le score des pictogrammes pour les patients conducteurs (2021) |
contenu dans : | |
Auteurs : | LAGRANGE FABRICE ; KALAIDJI MOUAADH ; RAHIL TINE HINANE ; JENESCO ANGELA ; DUMOULIN BERTRAND |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (7 vol 179, 2021) |
Article en page(s) : | 575-585 |
Note générale : | 32 réf. bibliogr./Tabl./Fig. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] CONDUITE AUTOMOBILE [SANTEPSY] EDUCATION DU PATIENT [SANTEPSY] FACTEUR DE RISQUE [SANTEPSY] MEDICAMENT [SANTEPSY] PATHOLOGIE PSYCHIATRIQUE [SANTEPSY] PICTOGRAMME [SANTEPSY] PSYCHOTROPE |
Résumé : | ntroduction : Comme il existe une jurisprudence condamnant le défaut d'information au patient conducteur, nous proposons aux patients cliniquement stabilisés des séances d'éducation thérapeutique. Un simulateur de conduite d'auto-école est utilisé comme outil. Cependant, il n'existe pas de moyen pour différencier l'influence du traitement médicamenteux de l'influence de la pathologie sur la conduite et aider l'équipe médicale à proposer un avis. Un score appelé score des pictogrammes, qui est le total des niveaux de risque conduite de tous les médicaments prescrit, est calculé. Le score pictogramme est ensuite comparé pour chaque patient au score de conduite obtenu sur le simulateur. Matériel et méthodes : Quinze patients ambulatoires stabilisés (dépressifs, bipolaires ou schizophrènes), (8H, 7F, de 50,67±6,53 ans), possédant un permis de conduire B depuis 29,53±8,16 ans, sans pathologie somatique et ne recevant que des psychotropes à des posologies thérapeutiques, ont donné leur consentement. Le score de conduite obtenu sur le simulateur est comparé à la moyenne d'un groupe de 15 sujets sains témoins (8H et 7F de 32±8,67 ans et 13,07±7,94 ans de permis) ne prenant aucun médicament à l'exception d'une contraception hormonale pour les femmes. La formule du score du total des pictogrammes est la somme des niveaux réglementaires des 'pictogrammes conduite' pondérés de tous les médicaments psychotropes présents sur l'ordonnance de chaque patient.Résultats : La moyenne des scores sur simulateur de conduite du groupe des patients est significativement inférieure à celles du groupe de sujets sains témoins avec respectivement 64,67±10,40 (32 à 82) et 79,67±6,84 (62 à 92) (p =0,0018). Si 20 % des patients de notre échantillon ont échoué (score?50/100), 74 % ont des capacités de conduite sur simulateur comparables aux témoins. Sur les 12 derniers mois précédant l'étude, les patients n'ont comme antécédents que des accidents de la voie publique alors que les témoins n'ont que des contraventions pour excès de vitesse. Les médecins psychiatres, dont un médecin certifié pour le contrôle médical du permis de conduire, estiment que la séance pousse le patient à progresser 'à contresens', il surmonte ses propres 'interdits' intériorisés par ses appréhensions en situation de conduite. Le score des pictogrammes de l'ordonnance peut permettre de mesurer le niveau de risque de la polymédication. l est analysé en tenant compte du type de molécule, de la posologie, du délai écoulé depuis l'initiation du traitement, du délai écoulé depuis la dernière prise, de l'âge du patient et du diagnostic. Pour un score psychotrope supérieur à 17, on observe une dégradation du score sur simulateur de conduite et potentiellement un seuil de risque à prendre en compte.Conclusion : Au total, la prise de médicaments psychotropes n'est pas obligatoirement synonyme d'inaptitude à conduire, y compris pour des traitements de niveau 3. Le score des pictogrammes de l'ordonnance systématiquement effectué par questionnement de données (data mining ) permet au patient de se situer sur une échelle de risque. l permet d'orienter les patients avec un score supérieur ou égal à 17 vers une séance d'éducation thérapeutique. Le score des pictogrammes de l'ordonnance ne rend compte que de l'effet traitement. Comparé au score de conduite sur simulateur, il peut permettre de différencier les effets liés à la pathologie de ceux des psychotropes. l peut permettre une réévaluation du traitement pour les patients devant conduire. l ne se substitue pas aux tests psychotechniques, mais peut les compléter dans un dimensionnement élargi et médicalisé. Les personnels soignants sont sensibilisés au risque conduite et disposent d'un critère objectif pour informer les patients avant leur sortie temporaire ou définitive d'hospitalisation. l permet aussi de les orienter vers un avis médical, pharmaceutique complémentaire. [résumé d'auteur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1468382 |