Titre : | De la difficulté scolaire au handicap, un nouveau mode d'exclusion ? A propos du parcours de trois enfants (2021) |
Auteurs : | LAURE FRÉDERIC ; CHAGNON JEAN-YVES |
Type de document : | Article |
Dans : | PSYCHIATRIE DE L'ENFANT (1 vol 64, 2021) |
Article en page(s) : | 119-142 |
Note générale : | 22 réf. bibliogr./Tabl. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] CAS CLINIQUE [SANTEPSY] DIFFICULTE SCOLAIRE [SANTEPSY] ENFANT [SANTEPSY] ETUDE CRITIQUE [SANTEPSY] EXCLUSION [SANTEPSY] HANDICAP |
Mots-clés libres: | LO 11 FEVR ER 2005 ; TROUBLE DE L APPRENTISSAGE |
Résumé : | L'article propose une étude critique du phénomène de médicalisation voire 'handicapisation' de la difficulté scolaire. Chaque année, il est en effet constaté une augmentation considérable du nombre d'enfants en difficultés dans l'école pour apprendre ou devenir élèves qui basculent vers le champ du handicap. L'hypothèse soutenue ici est que cette inflation numérique révèle des défaillances dans le diagnostic et la prise en charge de la difficulté scolaire, défaillances qui font encourir le risque d'un basculement abusif de la difficulté vers le handicap. Après être revenus sur les mutations anthropologiques qui composent un terreau fertile à un tel phénomène, nous interrogeons les différentes politiques publiques et leurs instances qui ont conduit à ce basculement du pédagogique vers le médical, plus spécifiquement neurologique. Nous montrons comment la loi de 2005 pour l'égalité des droits et des chances a été utilisée et déviée, sur le terrain, de son principe fondateur pour compenser et soulager les pédagogues de choix politiques et idéologiques dans la prise en charge de la difficulté scolaire, notamment l'affaiblissement des RASED. Trois situations cliniques sont étudiées : elles nous permettent de comprendre du dedans ce qui se joue entre parents, enseignants, éducateurs et soignants dans cette absence de mise en sens et cette urgence de solutions rapides. La constitution d'un dossier de demande de reconnaissance de handicap à destination de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) s'effectue sans qu'un véritable travail de réflexion collective, notamment sur les plans pédagogique, psychopédagogique et psychopathologique, ait pu avoir lieu, et ce, malgré une surabondance de bilans. Nous montrons comment les 'équipes éducatives', qui préexistent à la constitution des dossiers à destination de la MDPH, peinent à être des lieux où l'élève se pense dans son environnement au sens large et, où, de plus en plus, la logique de la compensation des manques individuels domine sur celle de l'accessibilité aux savoirs. [résumé d'auteur] |
En ligne : | https://doi.org/10.3917/psye.641.0119 |