Titre : | Factors associated to subjective well-being and TB infection in South Africa [Interview] (2021) |
Auteurs : | MATALIELE MOTLADI ; STIEGLER NANCY ; BOUCHARD JEAN-PIERRE |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (6 vol 179, 2021) |
Article en page(s) : | 553-562 |
Note générale : | 58 réf. bibliogr. / fig. / article en anglais |
Descripteurs |
[SANTEPSY] BIEN ETRE [SANTEPSY] CORONAVIRUS [SANTEPSY] PSYCHOGENESE [SANTEPSY] QUALITE DE VIE [SANTEPSY] SANTE PUBLIQUE [SANTEPSY] SATISFACTION [SANTEPSY] TUBERCULOSE [SANTEPSY] VIH |
Mots-clés libres: | AFRIQUE DU SUD ; ECHELLE DE SATISFACTION DE VIE |
Résumé : | Quatre-vingt-cinq pour cent des nouveaux cas de tuberculose dans le monde se trouvent dans trente pays, dont l'un d'eux est l'Afrique du Sud. L'Afrique du Sud est un des huit pays qui, à eux seuls, regroupent les deux-tiers des nouveaux cas de tuberculose. L'épidémie de tuberculose, due à de piètres conditions de vie, tant sanitaires que sociales, est le résultat d'un fossé entre les riches et les pauvres et d'une prise en charge médicale parfois trop tardive de ces derniers. Toutefois, année après année, les programmes sanitaires ont eu un impact positif sur l'identification des patients souffrant de tuberculose. Un rapport global sur la maladie montre que quelques soixante millions de vies ont été sauvées grâce aux diagnostics et traitements entre les années 2000 et 2019. Un tel progrès a encouragé les Nations Unies à établir comme objectif médical l'éradication de l'épidémie de tuberculose à l'horizon de 2030. Afin d'atteindre ce but, les stratégies de modifications des comportements à risques doivent rester la première priorité. Dans le contexte sud-africain, il est primordial de prendre en compte la diversité des expériences individuelles qui est ancrée dans l'histoire sociopolitique du pays (l'Apartheid) et dont ont résulté de hauts niveaux d'inégalités socioéconomiques parmi les différents groupes de populations. Cette histoire est un facteur des plus signifiants lorsqu'on s'intéresse à la qualité de vie des Sud-Africains atteints de tuberculose. Dans cet entretien, la statisticienne Motladi Matatiele et la démographe Nancy Stiegler de l'University of the Western Cape font part de leur recherche, dont l'objectif était de comprendre la diversité des facteurs associés au bien-être des personnes souffrant de tuberculose en Afrique du Sud, considérant des patients appartenant à divers groupes et statuts socioéconomiques. La discussion prend en compte les variables les plus influentes sur la qualité de vie, en utilisant les données de l'enquête 'National ncome Dynamic Study' de 2017. L'accent a été mis sur la sous-population souffrant de tuberculose disséminée dans les neuf provinces du pays. L'échantillon consiste en quarante-quatre individus dont on a considéré les variables suivantes : l'âge, le sexe, le groupe ethnique, le lieu de résidence en 1994 (date de fin officielle du régime ségrégationniste), l'activité, l'éducation, la santé, la santé mentale, le bien-être et la cohésion sociale. L'étude a employé l'Analyse des correspondances multiples pour identifier les variables associées au bien-être des individus souffrant de tuberculose. Les résultats montrent que les répondants de descendance africaine rapportaient les plus bas niveaux de bien-être, suivis des participants métis, qui avaient, d'autre part, plus de chances de fumer, ce qui décroissait d'autant leur niveau ressenti de bien-être. Le sexe s'est révélé être un facteur signifiant dans la mesure où les femmes ont déclaré un niveau subjectif de bien-être systématiquement plus bas que celui déclaré par leurs homologues masculins. Les participants souffrant de co-infections de tuberculose et du V H, aussi les plus touchés par la grande pauvreté, présentaient le niveau le plus bas possible de bien-être ressenti. Ces derniers étaient les plus déprimés à cause des stigmates perçus, de la peur induite par leurs systèmes immunitaires affaiblis et de la prise aléatoire de leurs prescriptions pharmaceutiques. L'Organisation mondiale de la santé, dans ses bulletins mensuels, a noté que l'accès aux traitements préventifs et curatifs de la tuberculose en Afrique du Sud s'est effondré de plus de cinquante pour cent entre mars et juin 2020. Il est regrettable que l'Afrique du Sud n'ait pas tenu les objectifs ' 90-90-90 ' fixés par son plan global d'éradication de la tuberculose en 2016. Dans le même temps, l'Organisation mondiale de la santé estime une augmentation de vingt pour cent des cas ces dernières années. Les résultats de l'étude permettent de déduire qu'une augmentation des cas de tuberculose est corrélée avec une augmentation de la pauvreté, des co-infections, d'une éducation à la santé médiocre et d'une accentuation du sentiment de rejet. Il est alors possible de penser qu'entre 2017 et 2020, le degré de satisfaction et de bien-être des populations souffrant de tuberculose a décru, décroissance à laquelle l'épidémie de COVID-19 a pu largement contribuer. Les institutions en charge des questions de santé publique doivent contrôler les tendances des épidémies avec la plus grande attention, dans la mesure où une réponse rapide est nécessaire pour corriger les effets néfastes de la COVID-19 sur l'éradication de la tuberculose en Afrique du Sud. Enfin, durant cette période de crise sanitaire exceptionnelle, le département (ministère) de la Santé sud-africain doit sans tarder soutenir les services de santé communautaires en charge des tests de tuberculose et de VIH, afin qu'ils deviennent plus performants dans les diagnostics, et soient partie prenante dans les nouvelles stratégies d'amélioration de la prise en charge et du contrôle des épidémies de tuberculose, de VIH et de COVID-19. [Résumé d'auteur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1451099 |