Titre : | Examen psychiatrique des personnes placées en garde à vue en France : une enquête nationale auprès d’un échantillon de psychiatres (2024) |
Auteurs : | ECK MARION, Aut. ; SIMONET JOSÉPHINE, Aut. ; VINCENT CAMILLE, Aut. ; THOMAS PIERRE, Aut. ; WATHELET MARIELLE, Aut. ; FOVET THOMAS, Aut. |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (Vol. 182 N°1, Janvier 2024) |
Article en page(s) : | 78-84 |
Note générale : | 24 réf. bibliogr./Tabl./ascodo298 |
Langues: | Français |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ENSEIGNEMENT [SANTEPSY] EVALUATION [SANTEPSY] EXAMEN PSYCHIATRIQUE [SANTEPSY] GARDE A VUE [SANTEPSY] PSYCHIATRE [SANTEPSY] PSYCHIATRIE MEDICO LEGALE [SANTEPSY] QUESTIONNAIRE |
Résumé : | Objectif : Tout psychiatre peut être requis par l’autorité judiciaire pour examiner une personne placée en garde à vue (GAV). Au vu des enjeux de santé publique que cet examen soulève (protéger la santé des personnes placées en GAV, maintenir la continuité des soins, éviter l’incarcération de personnes présentant des troubles psychiatriques décompensés), cet examen revêt une importance particulière. Il demeure pourtant difficile, et parfois piégeux. L’objectif de cette étude descriptive est d’évaluer les connaissances des psychiatres français sur les conditions de cet examen, ses objectifs et ses limites, ainsi que sur les règles de rédaction du certificat médical à délivrer à l’autorité judiciaire. L’objectif secondaire est de dégager les variables associées à la bonne connaissance de cet examen. Méthode : Un autoquestionnaire a été diffusé par mail à un échantillon de psychiatres français, entre février et mai 2021, pour évaluer leurs connaissances sur l’examen psychiatrique d’une personne placée en GAV, leur expérience dans ce domaine et leur niveau de compétence estimé. Un score de performance, basé sur la réponse aux questions de connaissances, a été calculé. Les caractéristiques des participants ayant un 'haut score de performance' ont été comparées à ceux ayant un 'bas score de performance'. Une analyse bivariée, puis une régression logistique ont été réalisées. Résultats : Nous avons obtenu 183 réponses (50,8 % de femmes et 49,2 % d’hommes, âge moyen : 47,6 ans, 18,1 années d’expérience en moyenne). Le cadre légal de la réquisition était globalement bien connu des psychiatres (>70 % de bonnes réponses), de même que l’application du secret professionnel (>80 % de bonnes réponses). Ce n’était pas le cas des objectifs de la réquisition : pour 59 % seulement la compatibilité de l’état de santé mentale de la personne examinée en GAV était l’objectif principal de la réquisition. Si pour la grande majorité des psychiatres interrogés (93 %), il était possible d’instaurer une hospitalisation sans consentement sur décision du représentant de l’État, les autres modalités d’hospitalisation n’étaient possibles que pour une proportion moindre de répondants (<58 %). Peu de psychiatres connaissaient les destinataires (et probablement l’existence) du deuxième volet du certificat médical. La médiane du score de performance était de 9,3/12 (min : 3,8 ; max : 12). Le fait d’avoir une formation en psychiatrie légale était le seul facteur significativement associé à un haut score de performance (OR=2,90 ; p =0,006). La variable associée à un moins bon score de performance était l’expérience du clinicien (OR=0,94 ; p <0,001). Conclusion : Les modalités de réponse à une réquisition de l’autorité judiciaire pour examiner une personne placée en GAV sont encore imparfaitement connues. À la lumière de nos résultats, sous réserve de la petite taille de notre échantillon, il paraît important de proposer à tous les psychiatres français une formation en psychiatrie légale, dès les premières années de l’internat et tout au long de leur carrière. [résumé d'auteurs] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1646146 |