Titre : | Repérer les violences sexuelles chez les adolescents suicidants. L’hospitalisation pédiatrique : un temps pour dire ? Étude rétrospective sur une population d’adolescents hospitalisés en pédiatrie |
Auteurs : | GILSANZ MARINE, Aut. ; RAPPAPORT CLÉMENTINE, Aut. |
Type de document : | Article |
Dans : | NEUROPSYCHIATRIE DE L'ENFANCE ET DE L'ADOLESCENCE (1 vol 72, 2024) |
Article en page(s) : | 14-23 |
Note générale : | 4 tab. / 39 ref. bibliogr./ascodo298 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] AGRESSION SEXUELLE [SANTEPSY] HOSPITALISATION [SANTEPSY] TENTATIVE DE SUICIDE |
Résumé : | Les violences sexuelles sur les mineurs ont des répercussions psychologiques importantes tout au long de la vie. Chez les adolescents, elles peuvent notamment se traduire par des mises en danger comme des tentatives de suicide. Leur repérage par les professionnels de santé est donc un enjeu important afin de proposer à ces jeunes une prise en charge médicale et sociale adaptée. Des recommandations professionnelles émergent quant au repérage des violences sexuelles chez les mineurs, mais malgré cela elles restent souvent sous-diagnostiquées. Au sein du centre hospitalier Robert-Ballanger (Aulnay-sous-Bois, Seine-St-Denis), un protocole spécifique permet l’hospitalisation en pédiatrie de tous les adolescents suicidants. Nous avons réalisé une étude afin de mettre à profit ce temps d’hospitalisation pour un meilleur repérage des antécédents d’agressions sexuelles chez les adolescents. Nous avons réalisé une étude rétrospective basée sur l’analyse des dossiers médicaux de 138 adolescents hospitalisés dans le service de pédiatrie et suivis par l’équipe de liaison de pédopsychiatrie au centre hospitalier Robert-Ballanger en 2021. Nous retrouvions significativement plus d’adolescents agressés sexuellement parmi les adolescents hospitalisés pour des gestes ou des idées suicidaires (12 sur 54; 22 pour cent) que parmi les adolescents hospitalisés pour d’autres motifs pédopsychiatriques (5 sur 84; 6 pour cent). Les situations d’agressions sexuelles décrites par les adolescents concernés étaient concordantes avec les données des études épidémiologiques françaises : elles concernaient majoritairement les filles (14 sur 17), étaient des agressions répétées dans les trois quarts des cas, et il s’agissait d’agressions intrafamiliales dans un tiers des cas. La révélation des faits était souvent faite à un soignant (pour 5 adolescents sur 17). Les adolescents avec un antécédent d’agression sexuelle étaient davantage concernés par des faits de violences intrafamiliales, mais aussi de harcèlement scolaire. Nous retrouvions un nombre significativement plus élevé de tentatives de suicide chez les adolescents agressés sexuellement, ainsi qu’un nombre plus élevé de tentatives de suicide ayant nécessité une hospitalisation en réanimation. L’hospitalisation en pédiatrie des adolescents suite à une tentative de suicide apparaît comme un outil intéressant pour le repérage des antécédents d’agression sexuelle chez ces jeunes. Notre étude met en évidence une sur-représentation des adolescents agressés sexuellement parmi ceux pris en charge pour des idées suicidaires ou des tentatives de suicide, ainsi que des points de vigilance spécifiques. Un cadre rassurant, la sensibilisation des professionnels et une attention particulière pourraient permettre un meilleur repérage et, de fait, une meilleure protection et un suivi thérapeutique adapté. [résumé d'éditeur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1648334/article/reperer-les-violences-sexuelles-chez-les-adolescen |