Titre : | Les mains négatives |
Auteurs : | ANONYMA, Aut. |
Type de document : | Article |
Dans : | REVUE FRANCAISE DE PSYCHOSOMATIQUE (64, 2024) |
Article en page(s) : | 105 |
Note générale : | /ascodo298 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ART [SANTEPSY] MAIN [SANTEPSY] NEGATIF [SANTEPSY] PREHISTOIRE [SANTEPSY] REPRESENTATION |
Résumé : | De même que, pour Freud, le 'travail de culture' pour le petit de l’Homme commence bien avant de savoir lire et écrire, nous pouvons penser que le 'travail culturel' des groupes humains débute avant l’écriture, avec le langage plastique des dessins et des signes posés sur les parois des grottes du Paléolithique supérieur et du Néolithique. Comme le psychanalyste qui est à l’affût des traces pour élargir la mémoire individuelle, le préhistorien est à l’affût de traces pour élargir la mémoire collective. Nous présentons la reproduction en noir et blanc d’une main négative qui fait partie des 700 motifs peints ou gravés que comporte la grotte paléolithique de Pech Merle. Les préhistoriens André Leroi-Gourhan, Michel Lorblanchet se sont intéressé à la façon dont les mains négatives sont réalisées. Deux méthodes sont argumentées : soit la couleur est déposée autour de la main, soit la couleur est projetée à l’aide d’un tube ou crachée. Les couleurs utilisées sont l’ocre jaune, le brun, le noir et le blanc. Ces tracés digitaux sont datés entre – 27?000 et – 22?000 ans. De multiples hypothèses ont été faites au sujet des mains négatives par les préhistoriens : signature, témoignage d’un rituel, etc. Ces hypothèses sont indécidables. Serait-ce un appel, un cri d’amour, comme l’imagine Marguerite Duras ? Côté psychanalystes : Alain Gibeault écrit dans le bel ouvrage 'L’origine des représentations. Regards croisés sur l’art préhistorique' : 'L’artiste préhistorique a ainsi figuré un jeu dialectique entre la présence et l’absence ; la main a inscrit sa trace à partir de son absence figurée et a donné ainsi accès à un corps imaginaire' (2016, p. 78). Freud avançait que pour que la représentation chez l’infans advienne il faut l’absentement momentané de la mère. Pour André Green, la perception du monde suppose l’hallucination négative de la mère. Bernard Bensidoun poursuit cette réflexion dans cette revue. [Texte] |
En ligne : | https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychosomatique-2023-2-page-105.htm?contenu=article |