Titre : | Suicide assisté dans le cadre de troubles psychiques : où va-t-on ? (2023) |
contenu dans : | |
Auteurs : | AUXEMERY YANN, Aut. |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (10 vol 181, 2023) |
Article en page(s) : | 895-904 |
Note générale : | 42 réf. bibliogr./ascodo296 |
Langues: | Français |
Descripteurs |
[SANTEPSY] COMPORTEMENT A RISQUE [SANTEPSY] EUTHANASIE [SANTEPSY] LEGISLATION [SANTEPSY] PATHOLOGIE PSYCHIATRIQUE [SANTEPSY] SANTE MENTALE [SANTEPSY] SUICIDE [SANTEPSY] SYNDROME POST TRAUMATIQUE [SANTEPSY] TROUBLE DISSOCIATIF DE L'IDENTITE |
Résumé : | Ces dernières semaines, de nombreux psychiatres et psychologues français se sont inquiétés que le suicide assisté et l’euthanasie puissent être proposés à des patients souffrant de maladie psychiatrique ou de trouble psychopathologique. Cela confère à un renversement de paradigme du 'on doit tout faire pour sauver la vie du patient' à 'dans certains cas, on doit accompagner le patient s’il souhaite sa mort'. Ces nouvelles dispositions qui se développent à nos frontières s’inscrivent dans un dispositif plus large concernant la fin de vie en général où la psychiatrie et la psychologique clinique, sans tenir compte de leurs spécificités, se retrouvent sur le même plan que la santé physique. Nous rappelons l’évolution des idées concernant le suicide comme fait historique, anthropologique, sociologique et de plus en plus souvent médiatique… au risque de la diffusion suicidaire. Puis nous clarifions les différences entre les souffrances suicidaires non pathologiques inhérentes à l’existence humaine, et les souffrances suicidaires constitutives d’un symptôme ou d’un processus pathologique. Entre ces deux extrémités que d’aucuns apprécieront comme évidentes, il existe une multitude de situations cliniques complexes. Pensons au patient souffrant de schizophrénie qui, dans ses hallucinations, entend une voix lui enjoignant de mourir alors que, quelques semaines plus tard, sous un traitement adapté, ses hallucinations sont taries. Pensons au patient présentant un trouble bipolaire qui, dans une phase dépressive, ne verrait plus aucun intérêt à la vie alors que, quelques mois plus tard, sous traitement ou suivant plus simplement l’évolution spontanée de son trouble, il est en pleine forme à l’occasion d’une phase hypomaniaque. Mais il existe aussi des souffrances schizophréniques ou bipolaires résistantes aux traitements et conduisant à la chronicité avec une mortalité par suicide élevée (en dehors de toute 'aide médicale à mourir'). Nous préciserons le phénomène des idées et comportements suicidaires comme un continuum à risque de ruptures, puis nous détaillerons l’exemple de la situation des personnes présentant des troubles post-traumatiques. Tandis que le traumatisme psychique résulte d’une confrontation à la mort, plutôt que de s’en éloigner par la suite le sujet blessé psychique restera souvent accaparé, envahi par cette répétition de la mort, parfois au point de vouloir la rejoindre par des conduites suicidaires, actant ainsi une forme de dernière reviviscence du trauma. Il nous faudra donc veiller à ce qu’une 'aide médicale à mourir' ne devienne pas le prolongement du symptôme, symptôme éventuellement favorisé par le contexte sociétal. Nous aborderons enfin quelle pourrait être la forme d’une mission d’expertise médicopsychologique dans le cadre d’une demande d’'aide médicale à mourir' en proposant une liste de questions posées à l’expert. [résumé d'auteur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1634216 |