Titre : | Le sommeil d’un performeur de l’extrême : dormir huit jours et sept nuits, assis, sans bouger, enfermé dans une sculpture |
Auteurs : | ROYANT-PAROLA SYLVIE, Aut. ; HARTLEY SARAH, Aut. ; REYNAUD E, Aut. ; BRION AGNÈS, Aut. ; CROUIGNEAU BERNARD, Aut. ; RABEYRON THOMAS, Aut. ; BATISSOU ALEXANDRE, Aut. ; SCHLESSER THOMAS, Aut. ; SCHRODER CARMEN M, Aut. ; SARFATI YVES, Aut. |
Type de document : | Article |
Dans : | ENCEPHALE (2 vol 50, 2024) |
Article en page(s) : | 185-191 |
Note générale : | 17 réf. bibliogr./Fig./Tabl./ascodo302 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ART [SANTEPSY] CHRONOBIOLOGIE [SANTEPSY] EXPERIENCE [SANTEPSY] MESURE DES CONSTANTES [SANTEPSY] PERFORMANCE [SANTEPSY] SOMMEIL [SANTEPSY] SOMMEIL PARADOXAL |
Résumé : | L’artiste Abraham Poincheval (AP) s’est enfermé, pendant huit jours et sept nuits, dans une sculpture métallique reproduisant son corps en position assise et regardant une œuvre de Hans Hartung au travers d’un système de cône placé devant ses yeux. Son sommeil et sa température ont été enregistrés en continu grâce à une polysomnographie et à un capteur-capsule avalé oralement enregistrant sa température interne toutes les 2 min. Il a dormi en moyenne 355,1 min par 24 heures réparties en sommeil lent léger (47,1 min de N1 et 192,2 min de N2), sommeil lent profond (100,4 min de N3) et avec seulement 4,3 % de sommeil paradoxal (15,4 min). Le sommeil, bien qu’à prédominance nocturne était fractionné par périodes de 20 min au plus. Le sommeil profond a donc remarquablement résisté aux conditions d’inconfort de la situation alors que le sommeil paradoxal a été très altéré, ne durant que quelques courtes minutes et suivi d’un réveil rapide. La position d’AP dans la sculpture explique sans doute cela car elle ne lui permettait pas de soutenir sa tête, donc le sommeil paradoxal, avec son atonie musculaire caractéristique, était impossible à maintenir longtemps. Le minimum thermique s’est situé entre 5 h 17 et 6 h 35 du matin. L’amplitude de la température centrale a baissé de plus de 30 % entre le début et la fin du protocole. Malgré l’immobilité et la situation de confinement extrême, il n’y a pas eu de désynchronisation des rythmes circadiens. En conditions de sommeil physiquement contraignantes et inconfortables, le sommeil profond a été maintenu alors que le sommeil paradoxal s’est effondré. Sur le plan homéostasique, cela signifie que sur un laps de temps court, en situation de survie, la récupération par le sommeil lent profond pourrait l’emporter sur le sommeil paradoxal. [Résumé d'auteur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1656801 |