Titre : | La cystatine C comme indicateur d’insuffisance rénale aiguë par produit de contraste du sujet âgé ? Une étude pilote |
Auteurs : | MANAR D, Aut. ; HAGUENAUER D, Aut. ; CAILLEAUX PE, Aut. |
Type de document : | Article |
Dans : | NPG : NEUROLOGIE, PSYCHIATRIE, GERIATRIE (N°142, Août 2024) |
Article en page(s) : | 212-220 |
Note générale : | /ascodo303 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] DIAGNOSTIC [SANTEPSY] EFFET SECONDAIRE [SANTEPSY] EXAMEN PARACLINIQUE [SANTEPSY] IMAGERIE MEDICALE [SANTEPSY] INSUFFISANCE RENALE [SANTEPSY] MALADIE IATROGENE [SANTEPSY] MARQUEUR BIOLOGIQUE [SANTEPSY] PERSONNE AGEE |
Résumé : | Introduction : L'insuffisance rénale aiguë induite au produit de contraste (IRAIC) est suspectée devant une augmentation de la créatinine après un examen injecté. Les patients ayant un débit de filtration glomérulaire (DFG) inférieur à 30mL/min sont souvent récusés des procédures nécessitant l'injection d'un produit de contraste iodée. La cystatine C est un marqueur alternatif d'estimation de la fonction rénale, rarement utilisé en routine en milieu gériatrique. L'objectif de ce travail était d'évaluer la pertinence d'un seuil de DFG à 30mL/min/1,73m2 par la cystatine C dans la détection de l'IRAIC chez le sujet âgé en pratique clinique. Méthodologie : Il s'agit d'une étude transversale monocentrique menée en gériatrie aiguë au CHU Louis-Mourier. Tous les hommes et femmes de plus de 75 ans hospitalisés entre le 15 octobre 2020 et le 15 avril 2021, étaient éligibles. Ont été analysés, ceux ayant eu un examen tomodensitométrique (TDM) injecté ainsi que deux dosages consécutifs de créatinine (avant et dans les 3 à 7j après TDM) et un dosage de cystatine C avant la TDM. Etude de la performance menée avec des courbes ROC. Degré de signification à 5 %. Tous les tests sont bilatéraux. Analyses réalisées avec le logiciel R (version 4.1.2. [2021-11-01]) avec les additifs adaptés (pROC). Résultats : Sur les 251 patients âgés inclus, 67 (56 % de femmes, âge de 86,3±7,0 ans) ont bénéficié d'une évaluation bimodale (cystatine et créatinine) de la fonction rénale et d'un examen injecté par Ioméron®. Les performances diagnostiques d'un seuil de DFGe cystatine C à 30mL/min/1,73m2 étaient à 28,7 % de sensibilité et 76,7 % de spécificité, avec une valeur prédictive négative (VPN) de 90,1 %. L'aire sous la courbe ROC du DFGe cystatine C pour l’apparition d'une IRAIC, était de 55 % [0,32–0,78]. La prévalence de l'IRAIC dans notre population était de 13,3 %. Le seuil de cystatine C offrant de meilleures performances était de 39mL/min avec une sensibilité à 71,4 %, une spécificité à 56,7 % et une VPN à 94,4 %. Aucun des facteurs étudiés n’a montré d’association avec la présence de l’IRAIC. Dans la population injectée, 80 % des patients étaient sans néphropathie connue, avec des DFGe créatinine majoritairement classés en MRC 2 et 3a, le DFGe cystatine C les classant plus sévèrement. De plus, deux tiers (55 sujets) avaient une CRP<10g/L et une albuminémie<30g/L pouvant influencer les dosages. Il existe une différence entre les patients injectés et non injectés sur le DFGe créatinine (p=0,03), l’albuminémie (p=0,047), la phosphatémie (p<0,01), les bloqueurs du SRAA (< 0,01). Conclusion : Nous retrouvons une prévalence cohérente de l'IRAIC avec la littérature. Aucun facteur de risque d'IRAIC connu n'a été mis en évidence dans cette population gériatrique. Bien que n'ayant pas mis en évidence d'intérêt du DFGe cystatine C dans la détection de l'IRAIC, cette étude préliminaire mériterait d'être approfondie avec des effectifs plus importants et la mesure du DFG. [résumé d'auteur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1677419 |