Titre : | Rôle de l'usage de substances psycho-actives dans la commission d'infractions pénales par les sujets atteints de schizophrénie (2020) |
Auteurs : | BEGUE CAROLINE ; BOUTHIER MARTIN ; MAHE VINCENT |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (2 vol 85, 2020) |
Article en page(s) : | 217-228 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ADDICTION [SANTEPSY] COMORBIDITE [SANTEPSY] ENQUETE RETROSPECTIVE [SANTEPSY] PSYCHIATRIE MEDICO LEGALE [SANTEPSY] SCHIZOPHRENIE [SANTEPSY] VIOLENCE |
Résumé : | S'il existe une association maintenant établie entre schizophrénie et violence, le rôle médiateur d'un trouble de l'usage des substances psycho-actives associé est encore débattu. Les comorbidités addictives, retrouvées chez près de la moitié des sujets schizophrènes, expliqueraient principalement la délinquance de cette population, indépendamment du trouble mental. D'autres auteurs décrivent cependant l'existence de sous-groupes de schizophrènes violents pour lesquels l'émergence de comportements violents n'est pas nécessairement associée à la prise de substances psycho-actives. Le but de notre étude était d'évaluer la fréquence de trouble de l'usage de substances psycho-actives chez des sujets atteints de schizophrénie ayant commis des infractions pénales et de comparer les caractéristiques sociodémographiques, historiques, cliniques et criminologiques de ces sujets selon qu'ils présentaient un trouble de l'usage de substances psycho-actives associé ou non. Nous avons mené une étude descriptive à partir d'expertises psychiatriques réalisées entre 2001 et 2018 par un expert unique dans le cadre de procédures pénales. Tous les rapports impliquant des patients souffrant de schizophrénie ont été rétrospectivement inclus dans notre étude. Notre échantillon comportait 104 sujets atteints de schizophrénie et auteurs d'infractions pénales. Un trouble de l'usage de substances psycho-actives (USPA) était retrouvé chez 52 sujets (50 %). La comparaison des deux groupes ne faisait pas apparaître de différences significatives quant au type d'infractions commises. Cependant, on retrouvait des spécificités cliniques propres à chaque groupe. Ainsi, les sujets schizophrènes délinquants non-usagers de substances psycho-actives (NUSPA) présentaient significativement plus d'antécédents judiciaires de violence envers autrui (73,9 % VS 42,3 % ; p=0,026) et une symptomatologie psychotique aiguë au moment des faits (67,3 % VS 30,8 %, p<0,001). L'expert retenait majoritairement une abolition du discernement dans le groupe NUSPA (68,6 VS 32,7 ; p<0,01) et une altération du discernement chez les sujets schizophrènes usagers de substances psycho-actives (USPA) (31,4 % VS 67,3 % ; p<0,01). La moitié des délinquants schizophrènes ne présentait pas de trouble de l'usage des substances comorbide. Le risque accru de délinquance des sujets atteints de schizophrénie ne peut donc pas être uniquement attribué aux effets de l'usage de substances associé. La délinquance associée à la maladie schizophrénique, en dehors de tout usage de substances psycho-actives, présente quelques particularités justifiant la poursuite d'études plus approfondies. [résumé d'éditeur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1363773/article/role-de-l-usage-de-substances-psycho-actives-dans- |