Titre : | Le passage à l'acte homicidaire inaugural : mythe ou réalité clinique ? (2020) |
Auteurs : | AZOULAY MARION ; OBADIA STÉPHANIE ; RAYMOND SOPHIE |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (2 vol 85, 2020) |
Article en page(s) : | 179-192 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] CAS CLINIQUE [SANTEPSY] HOMICIDE [SANTEPSY] PATHOLOGIE PSYCHIATRIQUE [SANTEPSY] PRISE EN CHARGE [SANTEPSY] PSYCHIATRIE MEDICO LEGALE [SANTEPSY] PSYCHOSE [SANTEPSY] REVUE DE LA LITTERATURE [SANTEPSY] SCHIZOPHRENIE [SANTEPSY] UNITE POUR MALADES DIFFICILES |
Résumé : | Si le crime inaugural, décrit comme un passage à l'acte immotivé, brutal, irrationnel, signant l'entrée dans la maladie, est une notion classiquement retrouvée dans la littérature de la première moitié du XXe siècle, elle n'est plus abordée dans les articles scientifiques contemporains. Cette absence nous questionne : cette forme homicidaire est-elle un mythe ou une réalité clinique ? Après une revue de la littérature internationale, nous présentons les résultats d'une étude descriptive rétrospective réalisée à l'Unité pour Malades Difficiles Henri-Colin sur l'ensemble des patients admis au cours des dix dernières années dans les suites d'un passage à l'acte homicidaire commis en amont de toute prise en charge psychiatrique. Deux vignettes cliniques viennent ensuite illustrer nos résultats. La grande majorité des 19 patients de notre étude sont des hommes (94,8 %) jeunes (31,4 ans en moyenne), célibataires (63,1 %), sans emploi (63,1 %). Ils souffrent de schizophrénie paranoïde (63,1 %), avec une comorbidité addictologique associée (73,7 %), et passent à l'acte dans un contexte délirant (94,7 %). Les thématiques sont essentiellement persécutive mais également mystique et mégalomaniaque. La plupart des patients (89,5 %) présentent des troubles évoluant depuis plusieurs mois et même plusieurs années. La revue de la littérature contemporaine et les résultats de notre étude viennent largement nuancer la notion de crime inaugural. En effet, si les passages à l'acte étudiés signent l'entrée dans une prise en charge psychiatrique, ils viennent généralement révéler des troubles d'évolution chronique passés jusque là inaperçus. Différentes hypothèses peuvent être faites concernant ce retard dans l'accès aux soins : la symptomatologie présentée par le patient, son refus de consulter, son milieu de vie ou son isolement socio-affectif. Aucune spécificité particulière n'est mise en évidence concernant ces passages à l'acte homicidaires commis en amont de toute prise en charge psychiatrique, tant sur le plan sociodémographique, que clinique ou criminologique. L'axe de réflexion et de prévention repose donc sur le repérage et l'intervention précoces dans le cadre des troubles psychiatriques, notamment du registre psychotique. [Résumé d'éditeur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1363767/article/le-passage-a-l-acte-homicidaire-inaugural%C2%A0-mythe-o |