Titre : | Des passions et des sympathies aux émotions, ou l'émergence du concept de système nerveux végétatif (2019) |
contenu dans : | |
Auteurs : | WALUSINSKI OLIVIER |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (7 vol 177, 2019) |
Article en page(s) : | 686-694 |
Note générale : | 74 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] CONCEPT [SANTEPSY] EMOTION [SANTEPSY] HISTOIRE DE LA PSYCHIATRIE [SANTEPSY] PASSION [SANTEPSY] PHYSIOLOGIE [SANTEPSY] SYSTEME NERVEUX |
Résumé : | Les aliénistes parisiens du début du XIXe siècle, Pinel et Esquirol et leurs élèves, décrivent sous le terme de 'passions' plusieurs émotions qu'ils envisagent comme étiologies aux dérèglements de l'esprit. Déjà, depuis plus d'un siècle, des médecins et physiologistes usent, eux, de la vivisection afin de tenter d'éclairer la physiologie de ces sensations associant activité cérébrale et manifestions physiques corporelles qu'ils unissent en usant du terme de 'sympathies'. Ainsi, en 1692, Brisseau explique la vasomotricité en individualisant le muscle de la paroi artérielle. Pourfour du Petit met en évidence l'activité du système sympathique sur l'oeil en 1710 et distingue l'activité du nerf sympathique de celle du nerf pneumogastrique. Dutrochet suggère, lui, en 1810, l'existence d'un autre type de message que celui transmis par le système nerveux afin d'expliquer les sympathies, pressentant l'existence du message hormonal. Brachet, à partir de 1823, à la fois clinicien, physiologiste et expérimentateur, tente réellement, le premier en France, non pas seulement d'établir une description clinique des passions-émotions et des sympathies, mais aussi d'en donner un substrat organo-fonctionnel, l'activité du système ganglionnaire ou neuro-végétatif, en précurseur des théories de James et Lange en 1884. A la même époque, le débat entre aliénistes sur l'origine morale ou physique de la folie est en plein bourgeonnement. Pendant que Georget considère la folie comme idiopathique et sans trace anatomopathologique macroscopique établie, Bayle et Delaye isolent la paralysie générale en 1822-1824 et proposent le premier substratum anatomopathologique à une forme de maladie mentale mais sans donner une réelle explication physiopathologique aux symptômes observés. Après avoir exposé les principaux travaux menés depuis le XVIIe siècle afin d'éclairer les mécanismes physiologiques à l'origine des émotions et des sympathies, conduisant, au XIXe siècle, au concept de système nerveux végétatif, cet article passe en revue nombre d'écrits célèbres de Pinel, Esquirol, Georget ou Parchappe contant moult exemples de sympathies, et met ainsi en lumière l'absence de passerelles entre les savoirs des aliénistes et ceux des physiologistes, leurs contemporains, en ne pouvant qu'émettre des hypothèses quant à l'explication. Les oeillères entre spécialités sont donc anciennes, au détriment des malades, avant tout. [résumé d'auteur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1316466 |