Titre : | Violence sexuelle exercée sur les femmes en Tunisie (2019) |
Auteurs : | FEKIH ROMDHANE F ; RIDHA R ; CHEOUR M |
Type de document : | Article |
Dans : | ENCEPHALE (6 vol 45, 2019) |
Article en page(s) : | 527-529 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] AGRESSION SEXUELLE [SANTEPSY] DROIT DE LA FEMME [SANTEPSY] DROIT PENAL [SANTEPSY] EGALITE FEMME HOMME [SANTEPSY] MORALE [SANTEPSY] PREVENTION [SANTEPSY] RELATION CONJUGALE [SANTEPSY] RELATION FEMME HOMME [SANTEPSY] RELIGION [SANTEPSY] SILENCE [SANTEPSY] SOCIETE [SANTEPSY] VIOL [SANTEPSY] VIOLENCE CONJUGALE |
Mots-clés libres: | TUNISIE |
Résumé : | La violence sexuelle existe partout dans le monde. Elle dépend majoritairement des normes culturelles et religieuses véhiculées dans les diverses sociétés. Il s'agit d'un domaine de recherche négligé. Les données disponibles sont insuffisantes, notamment en milieux arabo-musulmans. Ce travail fait le point, à travers une revue de la littérature scientifique, sur la violence sexuelle exercée sur les femmes en Tunisie ; clarifie les aspects culturels, religieux et juridiques qui recouvrent la notion de violence sexuelle, et pose la question de la nécessité de mettre en place des stratégies pour contrer ce problème. Selon l'enquête nationale sur la violence à l'encontre des femmes en Tunisie, 14,2 % des femmes déclaraient avoir été victimes de violence sexuelle durant leur vie avec leur partenaire. Une femme sur six a fait état d'une violence sexuelle dans un cadre conjugal. Les hommes légitimaient davantage que les femmes la violence qui s'exerce sur les femmes dans des contextes où elles sont soumises à un contrôle familial, notamment conjugal. Dans une étude examinant les impacts de la culture et de la religion sur le vécu et la pratique sexuelle de la femme dans la société tunisienne, la majorité des enquêtés montraient, non seulement que la sexualité chez la femme était perçue comme un devoir religieux, mais aussi que celle-ci n'avait pas le droit de se refuser à son mari. La femme serait ainsi doublement sanctionnée, n'ayant le droit ni d'exprimer son désir ni de ne pas répondre au désir du mari. La violence sexuelle serait la forme de violence la moins déclarée en Tunisie, contrairement à la littérature occidentale. En effet, les valeurs culturelles de la pudeur, de la virginité et de l'honneur sont socialement beaucoup plus strictes pour les filles, dans les pays arabes d'une manière générale, renforçant ainsi la loi du silence autour de la question de la violence subie. Même si les informations sur cette forme de violence ne sont pas faciles à obtenir dans notre milieu, et que le taux de sujets déclarant avoir subi une violence sexuelle dans leur vie n'est pas très important, le problème de la violence sexuelle doit être considéré comme un problème de santé publique nécessitant des interventions urgentes, et une meilleure volonté institutionnelle. [résumé de l'auteur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1335439 |