Titre : | 'Du 'délire à deux' : une lecture de Macbeth' (2019) |
Auteurs : | BREMAUD NICOLAS |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (4 vol 84, 2019) |
Article en page(s) : | 567-580 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] DELIRE A DEUX [SANTEPSY] PSYCHANALYSE [SANTEPSY] PSYCHOSE [SANTEPSY] REVUE DE LA LITTERATURE |
Mots-clés libres: | MACBETH |
Résumé : | L'objectif de notre étude est d'apporter une lecture originale sur Macbeth, sur les circonstances qui déclenchèrent la folie meurtrière de Macbeth (parricide et crimes en cascade), mais aussi et surtout sur le caractère très singulier du couple Macbeth, qui à notre sens peut être saisi sous l'angle d'un 'délire à deux'. La revue sélective de la littérature permet d'appréhender au fil du temps la dimension 'pathologique' de Macbeth et le rôle fondamental, central, que joue Lady Macbeth dans la tragédie. Suite à cette revue de la littérature, nous envisageons le déroulement logique des événements, une approche historique de ce que l'on nomme 'folie', ou 'délire à deux' (Ch. Lasègue, J. Falret), et les éléments qui permettent d'avancer cette hypothèse du délire à deux pour le couple Macbeth. Les références de la psychiatrie classique, mais aussi les références à S. Freud, à J. Lacan, et à d'autres auteurs et-ou critiques, nous permettent de l'envisager de la sorte. La lecture que nous faisons de Macbeth permet de rendre compte des éléments déclencheurs de la folie de Macbeth, éléments nécessaires à la décompensation du héros éponyme, mais non suffisants. Le rôle que joue ici son épouse, Lady Macbeth, apparaît alors comme déterminant, car c'est elle qui le 'pousse-au-crime'. Le couple Macbeth n'est pas un couple commun, ni même un couple simplement complice dans le crime, comme les faits-divers en témoignent parfois. La seule ambition, la seule quête du pouvoir, ne peuvent expliquer Macbeth. Les deux protagonistes de ce couple criminel ne vont pas l'un sans l'autre. Il semble bien que l'on ne peut les séparer, qu'on ne peut penser l'un sans l'autre, que les deux font Un, ce qui permettrait d'écrire ce couple comme Un-possible. L'hypothèse du 'délire à deux' nous semble ainsi éclairer - en partie seulement, sans doute - le fonctionnement de ce couple tout comme que le déroulé logique de la tragédie. L'article permet de revenir sur la notion de 'délire à deux', avec la distinction éventuelle d'avec le délire dit 'simultané' (E. Régis). La discussion porte également sur ce qui a pu faire 'tenir' Macbeth jusqu'à la rencontre fatidique avec les trois soeurs Sorcières. On s'intéressera alors à cette identification-compensation imaginaire du guerrier vaillant, courageux, héroïque au champ de bataille, à tout ce qui peut donner une valeur phallique chez un Macbeth stérile, dont l'épouse n'a de cesse de lui répéter qu'il n'est pas un homme. Bien que la plus courte des tragédies de Shakespeare, bien que simple - en apparence - dans le déroulé des événements ou dans sa thématique, Macbeth est une pièce fort complexe. L'hypothèse du 'délire à deux' nous semble apporter quelques éclairages sur cette tragédie noire, sanglante, dont le brouillard envahit aussi bien la scène que l'âme de ses héros. [résumé d'éditeur] |
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