Titre : | Trace et mémoire du trauma : de la mémoire du corps à la mémoire symbolique (2019) |
Auteurs : | PATINO LAKATOS GABRIELA |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (3 vol 84, 2019) |
Article en page(s) : | 381-395 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] CORPS [SANTEPSY] ECRITURE [SANTEPSY] MEMOIRE [SANTEPSY] REPRESENTATION PULSIONNELLE [SANTEPSY] SYMBOLIQUE [SANTEPSY] TRAUMATISME PSYCHIQUE |
Résumé : | L'article présente une réflexion au croisement de la psychanalyse et de la philosophie sur les rapports que la construction de la mémoire entretient avec différentes formes de la trace d'un événement traumatique. Les interactions des traces psychiques et physiques, matérielles et symboliques du trauma sont analysées pour comprendre leurs destins et élaborations à la charnière de l'individuel et du collectif.Le sujet traumatisé souffre dans son corps du retour incessant de traces physiques et psychiques qui peinent à s'élaborer en souvenir. La mémoire est un processus diachronique qui sélectionne, agence et transforme des traces en souvenir subjectivé, sur lequel le sujet peut se soutenir pour survivre au traumatisme. L'écriture est une forme particulière d'élaboration de la trace : elle met en acte la possibilité du passage d'une inscription somatique de l'événement traumatique qui ébranle le psychisme à une inscription symbolique et exosomatique de celui-ci. L'écriture rend possible une réécriture de ce qui a été vécu aux limites de l'expérience possible, de ce qui ayant marqué le corps impose cependant la difficulté, si ce n'est pas l'impossibilité, de dire et de représenter ce vécu comme histoire. L'élaboration de la mémoire ne peut pas être considérée comme un processus strictement individuel. Le sujet du trauma ne peut pas être laissé pour compte par l'autre dans cette épreuve de l'élaboration du souvenir. Le travail de mémoire implique ainsi toujours une construction discursive du souvenir qui appelle à être examinée. En ce sens, l'archéologue, l'historien et le thérapeute, tantôt apportent les conditions pour rendre possible cette construction, tantôt l'interrogent. Or, l'essentiel du travail de mémoire se joue, du point de vue du thérapeute, dans les positions successives que le sujet adopte vis-à-vis du souvenir à chaque remémoration.Le travail de remémoration à travers l'écriture engage le sujet, à travers son corps pulsionnel, dans une construction de la trace grâce à laquelle il peut préserver son intégrité face à la catastrophe. Il peut par ce moyen se souvenir non pas pour 'oublier', mais pour se délester d'avoir à porter en lui seul les traces de l'irreprésentable traumatique. [Résumé d'éditeur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1317766 |