Titre : | Étude de l'agentivité dans le discours de femmes souffrant de trouble de stress post-traumatique dans les suites de violences conjugales (2023) |
Auteurs : | FRABETTI M ; GAYRAUD F ; AUXEMERY YANN |
Type de document : | Article |
Dans : | ENCEPHALE (5 vol 49, 2023) |
Article en page(s) : | 516-524 |
Note générale : | Fig./Tabl./39 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] AUTONOMISATION [SANTEPSY] LANGAGE [SANTEPSY] PSYCHOLINGUISTIQUE [SANTEPSY] RECIT DE VIE [SANTEPSY] SYNDROME POST TRAUMATIQUE [SANTEPSY] VIOLENCE CONJUGALE |
Résumé : | Introduction : Davantage objectif que les approches séméiologiques et psychométriques actuelles, la psycholinguistique ouvre un renouveau épistémologique de la conception du trauma. Méthodes : Un récit traumatique et un récit non traumatique ont fait l'objet d'un codage linguistique et d'une cotation à l'échelle SPLIT-10 chez 19 femmes âgées de 20 à 60 ans ayant souffert de violences conjugales et présentant un trouble de stress post-traumatique à l'entretien structuré. Résultats : Les récits traumatiques contiennent significativement davantage de pronoms de 1re personne du singulier. Les récits non traumatiques des témoins contiennent significativement moins de pronoms de 1re personne du singulier que les récits non traumatiques des personnes blessées psychiques. Les récits traumatiques contiennent significativement plus de pronoms 'me' COD ainsi que de pronoms COI. Discussion : Il existe un gradient d'utilisation du pronom de 1re personne du singulier inversement corrélé au degré de valence traumatique des récits. Même dans les récits dits 'non-traumatiques' élaborés par les sujets souffrant de trouble de stress post-traumatique, le trauma s'inscrit malgré tout, en creux dans leurs discours. Dire 'je' traduit une symptomatologie moindre que dire 'me', mais c'est lorsque le sujet dit 'nous' ou 'on' qu'il apparaît être redevenu à un discours normal, ne souffrant plus des affres des reviviscences ou de la dissociation pathologique. Ainsi, l'identification de linguo-marqueurs mérite d'être poursuivie afin de mieux décrire objectivement les troubles psychiques post-traumatiques, de mieux les repérer en pratique clinique de terrain et d'y suivre l'efficacité des psychothérapies recommandées. Plus généralement, nous pouvons avancer l'hypothèse que la modification directe du langage du patient passant d'un discours marqué de linguo-marqueurs témoignant du trauma vers un discours normalisé, pourrait aider à traiter les symptômes post-traumatiques. [Résumé de l'auteur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1621448 |