Titre : | 'J'ai pensé qu'il fallait étudier les aliénés' : l'oeuvre de Charles Darwin et la médecine mentale (2018) |
Auteurs : | MARCAGGI GEOFFREY ; GUENOLE FABIAN |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (4 vol 83, 2018) |
Article en page(s) : | 579-598 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] DEGENERESCENCE [SANTEPSY] EUGENISME [SANTEPSY] HISTOIRE DE LA PSYCHANALYSE [SANTEPSY] HISTOIRE DE LA PSYCHIATRIE [SANTEPSY] NEUROSCIENCES [SANTEPSY] PHYLOGENESE |
Mots-clés libres: | DARWIN CHARLES ; EXPRESSION DE L EMOTION |
Résumé : | Objectifs: Contribuer à situer le 'point de vue évolutionniste' en psychopathologie et en psychiatrie, l'histoire de l'influence de la théorie l'évolution de Charles Darwin (1809-1882) dans ces domaines étant trouble et source de malentendus. Méthode: Nous proposons un essai historique sur les rapports entre Charles Darwin, son oeuvre et la psychiatrie et la psychopathologie, en nous inspirant sur le plan méthodologique des règles historiographiques de vérification et de contextualisation préconisées par Henri Ellenberger et du 'cubisme historique' de Sonu Shamdasani. Résultats: Darwin fut lui-même très inspiré par les écrits des psychiatres britanniques de son temps et en contact direct avec certains d'entre eux, comme James Crichton-Browne (1840-1938), avec qui il entretint une correspondance soutenue et cruciale pour son travail sur l'expression des émotions. Cependant, du milieu du XIXe siècle au début de la première guerre mondiale, la psychiatrie européenne fut surtout influencée par la théorie de la dégénérescence, puis dans une moindre mesure par l'évolutionnisme anthropologique d'Herbert Spencer (1820-1903) et le mouvement eugéniste. On trouvera ensuite chez certains des fondateurs de la psychopathologie moderne la marque d'une pensée évolutionniste, à commencer par Sigmund Freud (1856-1939) qui, en compagnie de Sandor Ferenczi (1873-1933), appliqua aux troubles mentaux des hypothèses empreintes, surtout du lamarckisme psychologique d'August Pauly (1850-1914) et du récapitulationnisme d'Ernst Haeckel (1834-1919). Plus récemment, John Bowlby (1907-1990) fut le précurseur, à travers la théorie de l'attachement, d'une psychopathologie néodarwinienne. Discussion: Malgré les apparences, la théorie de la dégénescence, le spencérisme et l'eugénisme comportèrent des divergences notables avec la pensée de Darwin, en particulier l'absence de prise en compte du mécanisme de la sélection naturelle dans toute sa complexité. Plus sophistiqué, l'évolutionnisme de Freud et Ferenczi reposait sur des principes biologiques bientôt battus en brèche par les découvertes scientifiques de l'entre-deux-guerres. Les continuateurs de Bowlby enfin, dont la tendancieuse sociobiologie, perdirent de vue la question de l'évolution biologique pré-humaine. Conclusion: Finalement, la voie reste ouverte de nos jours pour une approche raisonnablement darwinienne des émotions de l'Homme et de leurs vicissitudes. [résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1251114/article/%C2%A0j-ai-pense-qu-il-fallait-etudier-les-alienes%C2%A0%C2%A0-l- |