Titre : | La paranoïa : des aliénistes au DSM-5 (2018) |
contenu dans : | |
Auteurs : | MONCANY ANNE-HÉLÈNE |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (7 vol 176, 2018) |
Article en page(s) : | 687-690 |
Note générale : | 21 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] DELIRE [SANTEPSY] DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL [SANTEPSY] DSM [SANTEPSY] EPIDEMIOLOGIE [SANTEPSY] ETIOLOGIE [SANTEPSY] HISTOIRE DE LA PSYCHIATRIE [SANTEPSY] NOSOLOGIE [SANTEPSY] PARANOIA |
Résumé : | Du grec ancien, paranoïa , composé de para 'à côté de' et noos 'esprit', signifiant des comportements 'contre l'entendement', le terme de paranoïa a pris diverses significations au fil des âges et des lieux. En France, la paranoïa a correspondu au délire de persécution décrit par Lasègue en 1852, lui-même issu de la description des délires monomaniaques d'Esquirol. Plus tard, le délire d'interprétation de Serieux et Capgras en 1909 ou 'folie raisonnante' se rapprochera de la paranoïa décrite par Kraepelin en 1899 comme 'un système délirant durable et impossible à ébranler, et qui s'instaure avec une conservation complète de la clarté et de l'ordre de la pensée'. Classiquement, la paranoïa est donc décrite comme une psychose chronique d'installation progressive et d'émergence relativement tardive (après 35 ans). Dans la nosographie française traditionnelle, on en distingue trois sous-types : les délires d'interprétation, les délires passionnels (érotomaniaques, de jalousie, de revendication) et les délires de relation des sensitifs. Aujourd'hui, le délire paranoïaque n'apparaît pas comme tel dans le DSM-5, mais on le retrouve dans le 'trouble délirant', caractérisé par la présence d'idées délirantes pendant plus d'un mois, ne remplissant pas les critères diagnostiques de schizophrénie, avec une absence d'altération marquée du fonctionnement ou de bizarreries ; les sous-types spécifiés sont 'érotomaniaque', 'mégalomaniaque', 'de jalousie', 'de persécution' et 'somatique'. On retrouve par ailleurs le trouble de la personnalité paranoïaque, caractérisé par une méfiance soupçonneuse envahissante envers les autres, dont les intentions sont interprétées comme malveillantes. Le continuum entre personnalité et délire reste toujours controversé et les recherches neurocognitives récentes mettent en évidence des biais cognitifs associés à des composantes anxieuses fortes. [résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1243455 |