Titre : | Vie amoureuse et sexuelle [dossier] : situations de handicap (2018) |
Auteurs : | ARVEILLER JEAN-PAUL |
Type de document : | Article |
Dans : | PRATIQUES EN SANTE MENTALE (4 vol 63, 2018) |
Article en page(s) : | 2-45 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] AMOUR [SANTEPSY] HANDICAP [SANTEPSY] INTIMITE [SANTEPSY] PARENTALITE [SANTEPSY] REGLEMENTATION [SANTEPSY] RETARD MENTAL [SANTEPSY] SEXUALITE [SANTEPSY] THEATRE |
Résumé : | Les représentations du handicap ont beaucoup évolué ces dernières années, avec la prise de parole des personnes concernées qui ont récusé le modèle médical du handicap et affirmé leur pouvoir d'agir sur leur propre vie. Si cet ' empowerment ' est aujourd'hui reconnu par les professionnels, lorsqu'il est question de l'accès au logement, de l'insertion professionnelle ou d'autres aspects de la vie comme les loisirs, la vie sociale, les droits sociaux, on est frappé du silence qui persiste sur ce ' pouvoir d'agir ' sur leur vie affective et sexuelle qui constitue pourtant un des points d'appui fondamentaux d'accès à une pleine humanité.S'interroger sur ce constat nous place immédiatement en face de la question suivante : La vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap doit-elle être entendue essentiellement comme un problème qui continue d'induire un malaise chez les professionnels et de mettre en question leurs repères éthiques et réglementaires ? Nous tenterons dans ce numéro un bref survol de quelques questions ayant trait à cette thématique, en considérant les situations de handicap, quelque soit leur origine, de façon assez générale : La question du libre-arbitre, de la liberté de choix des personnes sera, naturellement au coeur des interrogations. A partir de quel moment les professionnels que nous sommes peuvent-ils être amenés à penser que la vie affective et/ou la sexualité des personnes que nous accompagnons nous concerne, soit pour la limiter, soit pour l'encourager et l'accompagner. Y aurait-il quelque généralité en la matière alors que nous touchons là au plus intime de l'identité de chacun ? Par ailleurs la question du lien entre affectivité et sexualité méritera également d'être posée, question qui renvoie naturellement à nos propres représentations sociales. Les deux domaines peuvent-ils être traités de façon disjointe ? Mais s'intéresser à la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap soulève aussi d'autres questionnements éthiques concernant le désir de parentalité, les grossesses désirées ou non, mais aussi les risques de MST. Pendant très longtemps les institutions recevant des personnes en situation de handicap, ont, soit fermé les yeux sur des réalités qu'il valait mieux ignorer, soit fait stériliser leurs pensionnaires. Elles ont également pu édicter des règles strictes interdisant toute sexualité entre les murs de l'institution, ne se posant alors pas du tout la question de l'affectivité. Plus tard, elles ont pu mettre toutes les femmes sans leur demander leur avis, sous traitement anticonceptionnel ou bien laisser des préservatifs à disposition de chacun. Chacun aménageant la gestion de l'établissement et ses règles de vie à sa façon. Il semble que notre époque commence à sortir de cette ambivalence et de ces ambiguïtés et à s'interroger réellement. C'est un bon signe mais beaucoup de progrès restent encore indispensables. Les quelques pages de ce dossier se veulent une modeste contribution à cette réflexion. [résumé d'éditeur] |
En ligne : | https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PSM_174_0002 |
Contient : |
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