Titre : | Le simulateur face à l'expert (2018) |
contenu dans : | |
Auteurs : | CHAPELLON SÉBASTIEN ; BONDIL FRÉDÉRIC |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (1 vol 176, 2018) |
Article en page(s) : | 55-62 |
Note générale : | 30 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] APPRENTISSAGE PAR SIMULATION [SANTEPSY] DISCERNEMENT [SANTEPSY] ETUDE CRITIQUE [SANTEPSY] EXPERTISE MEDICO LEGALE [SANTEPSY] HISTORIQUE [SANTEPSY] INTERPRETATION PSYCHANALYTIQUE [SANTEPSY] MENSONGE [SANTEPSY] PATHOLOGIE PSYCHIATRIQUE [SANTEPSY] RESPONSABILITE PENALE |
Résumé : | Depuis l'apparition de l'article 64 du Code pénal, le manque de discernement lié à une maladie mentale est devenu une source d'immunité pénale. Les personnes atteintes d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli leur discernement n'ont pas à répondre de leur acte devant la loi. Cette immunité pénale a cependant eu un effet pernicieux, puisque certains prévenus simulent la maladie mentale pour se prémunir des peines qu'ils encourent. La simulation fait partie du paysage juridique. Pour distinguer les vrais malades des simulateurs, la justice fait appel au supposé savoir des experts. Afin de fonder sa sentence, le magistrat requiert de ces derniers des informations médicales et psychologiques visant à vérifier la réalité de 'l'altération du discernement' de la personne poursuivie. Or, cette collaboration entre les praticiens de la justice et de la santé mentale n'échappe pas à des problèmes techniques et éthiques. Le clinicien intervenant en tant qu'expert court autant le risque d'une instrumentalisation par la justice que celui d'une manipulation par le sujet simulateur. Cette attitude consistant à tirer profit d'un trouble présumé fournit l'occasion de questionner le fonctionnement du cadre de l'expertise médico-légale. En se jouant de ce cadre, à dessein, les sujets mettent indirectement en lumière certaines de ses failles, autrement imperceptibles. Cet article met ainsi en lumière la complexité des enjeux éthiques et techniques liés à la question de la simulation. Les auteurs rappellent notamment les réflexions émises par Freud lorsqu'il fut mandaté en tant qu'expert pour se pencher sur ce thème. Ensuite, ils s'intéressent aux difficultés que le mensonge sur l'état mental du prévenu pose au niveau juridique. Après quoi, une discussion s'ouvre quant à la possibilité que la simulation puisse révéler l'existence d'un trouble chez les sujets concernés. L'intention qui préside à ce comportement peut suggérer qu'il est le fruit d'une conduite totalement raisonnée. Or, ici, des exemples remettent en question cette conception. En effet, bien que le sujet ait conscience de tromper ses interlocuteurs, il peut néanmoins chercher inconsciemment à masquer un trouble dont il ignore lui-même l'existence. [résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1201580 |