Titre : | 'Reconnaissance' et 'réparation' des troubles psychiques de guerre : le point de vue des patients. Partie 2 : analyse de contenu du discours de quinze militaires blessés psychiques de guerre (2018) |
contenu dans : | |
Auteurs : | RIBETON MARION ; AUXEMERY YANN |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (1 vol 176, 2018) |
Article en page(s) : | 28-33 |
Note générale : | 17 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] GUERRE [SANTEPSY] INFORMATION [SANTEPSY] INSERTION SOCIALE [SANTEPSY] REPARATION [SANTEPSY] SYNDROME POST TRAUMATIQUE [SANTEPSY] TEMOIGNAGE [SANTEPSY] TRAUMATISME PSYCHIQUE |
Mots-clés libres: | RECONNAISSANCE |
Résumé : | Problématique : Si les troubles psychiques de guerre ont fait l'objet de nombreux travaux épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques, nous n'avons pas retrouvé d'études référencées évaluant la perception des actions médicales et sociales du point de vue des patients. Objectif et méthodes : L'objectif principal de notre étude est d'explorer la perception subjective des militaires français souffrant d'état de stress post-traumatique imputable au service, concernant la 'reconnaissance' et la 'réparation' de leur trouble par la société. Dans la continuité de notre précédent travail analysant lexicalement le discours de ces patients à l'aide d'un logiciel, nous avons réalisé une analyse qualitative du contenu de leur discours. Résultats : Indicibilité de l'événement et de ses conséquences, répétitions de signifiants juxtaposés sans locution d'articulation, culpabilité marquée, etc. : l'étude du discours des quinze sujets inclus révèle, sur la forme et sur le fond, l'expression subjective des manifestations psychotraumatiques. Notion essentiellement descriptive et chiffrée, le terme de 'réparation' juridique du dommage a peu convenu aux patients rencontrés qui lui ont substitué le signifiant de 'reconstruction'. Les patients ont exprimé la primauté de leurs soins, en milieu militaire, loin devant une indemnisation chiffrée. D'autre part, pour améliorer les stratégies d'information, plusieurs militaires blessés ont proposé de recourir à leurs témoignages sur le modèle du retour d'expérience. Soulignons que ces militaires, malgré leur psychotraumatisme, ne regrettent pas leur engagement. Leur discours révèle un attachement à leur armée et à ceux qui la représentent, en particulier leurs chefs. Discussion : Et la reconnaissance ? Une 'incompréhension' réciproque a pu être supposée entre le militaire blessé de guerre et la société. Du côté du sujet, une retenue compréhensible par des déterminants psychopathologiques peut être à l'oeuvre. Du côté de la société, un doute, voire une 'incompréhension' envers le blessé psychique de guerre ont pu lui être renvoyés. Une sorte d'accord tacite paraît parfois se structurer : la société ne pourrait pas tout entendre ; le sujet ne pourrait pas tout dire. Par ailleurs, comment aborder, même partiellement, ce vide signifiant laissé par le trauma ? La dimension de reconnaissance semble fondamentale, thérapeutique en soi. Les patients consultés ont clamé d'une même voix leur besoin d'être écoutés et compris, marques de ce qui est apparu comme une nécessité vitale de reconnaissance. Conclusion : L'analyse de contenu retrouve que le cheminement de chaque situation clinique est particulier. Les soins médico-psychologiques comme les autres aides doivent être adaptés ou créés sur mesure pour chacun. Chaque situation reste singulière, chaque patient pouvant se saisir, en fonction de son parcours et de ses aspirations, des aides possibles. [résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1201575 |