Titre : | La Justice restaurative : ni soigner, ni réprimer ? Le cas Louis, multirécidiviste ni 'dangereux' ni 'malade' (2017) |
Auteurs : | DIEU E ; VANDEVOORDE JÉRÉMIE ; HIRSCHELMANN ASTRID |
Type de document : | Article |
Dans : | ENCEPHALE (3 vol 43, 2017) |
Article en page(s) : | 283-291 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] EQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE [SANTEPSY] JUSTICE [SANTEPSY] PARTENARIAT |
Mots-clés libres: | RETOUR D EXPERIENCE |
Résumé : | L'hypothèse agressologique proposée est qu'une approche restaurative permettrait aux auteurs d'infraction d'appréhender les victimes avec empathie, supposant un effet de diminution des besoins et des risques de récidive (Griffiths et Murdoch, 2007). Les auteurs de vol aggravé soulèvent plusieurs problématiques psychiques que le programme restauratif propose de travailler via la scénarisation des histoires personnelles, la compréhension du conflit passé et les échanges centrés sur les conséquences individuelles et sociales des actes. L'objectif du processus est de favoriser l'élaboration, la planification et la réalisation des buts personnels, à des sujets fragilisés par des situations sociales infractionnelles. Le projet PARIS1 tente une application et une évaluation d'un processus de Justice relationnelle en milieu ouvert concernant les vols aggravés, ayant la particularité de toucher aux trois sphères de victimation que sont les préjudices financiers, physique et psychologique. Suite à l'orientation des acteurs, une rencontre préliminaire est engagée pour diagnostic (psycho)criminologique, avant d'autres rencontres concernant les aptitudes à la rencontre auteur-victime. C'est dans ce cadre que nous recevons Louis, récidiviste de vol aggravé, mais d'actes mineurs entraînant une répression minime et inefficace, et non atteint de pathologie mentale, mais de pathos existentiels sévères précédents l'ensemble de ses passages à l'acte présentant des similitudes marquées avec le processus suicidaire. Le cas Louis est révélateur de ce que ni le soin ni la répression ne parviennent à atteindre, à savoir le lien qui peut être un enfermement ou au contraire une possibilité de restauration. La Justice relationnelle, n'étant ni dans le 'réprimer' ni dans le 'soin', permet aux acteurs de se reconstruire et d'appréhender l'autre avec empathie, en renforçant des facteurs de protection. La médiation comme méthode ou finalité détient une place primordiale dans la reconstruction des sujets. Elle permet de travailler tant la 'trame' que le 'drame' issus de la situation-problème vulnérante. Ainsi, le programme restauratif est un mode alternatif de prise en charge socio-judiciaire induisant des effets thérapeutiques sur la trajectoire future du sujet. Ouvrant sur des processus de rencontres directes ou indirectes, le diagnostic (psycho)criminologique - auteur et victime - procède à une investigation psychosociale et une investigation sur le passage à l'acte, d'une enquête de satisfaction à la fin du programme et d'analyse des perspectives futures des acteurs. [extrait du résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1131789 |