Résumé :
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'Celui qui appartient véritablement à son temps, le vrai contemporain, est celui qui ne coïncide pas parfaitement avec lui ni n'adhère à ses prétentions, et se définit, en ce sens, comme inactuel ; mais précisément pour cette raison, précisément par cet écart et cet anachronisme, il est plus apte que les autres à percevoir et à saisir son temps.' G. Agabem. Le problème actuel de la psychiatrie n'est peut-être pas à chercher dans l'opposition entre ses différentes orientations (les psychanalyses et les neurosciences, l'hypnose et l'EMDR), mais dans l'ignorance par une grande majorité de ses praticiens de l'un ou l'autre courant. Ce à quoi on assiste aujourd'hui, c'est un formidable appauvrissement de la réflexion autour des savoirs et des pratiques en santé mentale qui sont souvent rendus à des réflexions gestionnaires ou à des considérations limitées à l'évaluation de leur utilité. La confiance accordée au progrès s'accorde avec une expérience du temps à travers laquelle le passé se confond avec l'ignorance ou l'erreur et où seul le présent qui vaut est celui qui s'annonce sous le signe de l'innovation. Cette tyrannie de l'actualisation des connaissances et ce rejet du passé fait notamment disparaître cette expérience de l'historicité, « cette expérience première d'estrangement , de distance de soi à soi, que justement, les catégories de passé, de présent, de futur permettent d'appréhender et de dire, en l'ordonnant et en lui donnant sens. [d'après l'éditorial]
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