Titre : | Vingt ans de débats législatifs sur la réglementation du titre de psychothérapeute en France (2017) |
Auteurs : | COYER GILBERT |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (3 vol 175, 2017) |
Article en page(s) : | 234-240 |
Note générale : | 30 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] COMPETENCE PROFESSIONNELLE [SANTEPSY] ETHIQUE [SANTEPSY] FORMATION [SANTEPSY] LEGISLATION [SANTEPSY] PSYCHOTHERAPEUTE [SANTEPSY] PSYCHOTHERAPIE [SANTEPSY] QUESTION DE SOCIETE [SANTEPSY] SECTE |
Résumé : | Les débats législatifs qui ont eu lieu en France entre 1993 et 2014 sur la formation et l'exercice des psychothérapeutes montrent la difficulté de légiférer dans un champ lié par nature à l'engagement dans la pratique et se développant dans un paysage très diversifié. Les questions débattues à l'Assemblée nationale et au Sénat se sont orientées autour de cinq pôles : l'encadrement de la formation aux psychothérapies ; le contrôle de leur exercice ; l'habilitation ou non des universités à encadrer ces formations ; la reconnaissance de compétences de professionnels non-psychologues, non-psychiatres, non-psychanalystes, se formant en dehors des universités ; le contrôle des abus de faiblesse et des mouvances sectaires. Aujourd'hui, l'encadrement légal auquel ils ont abouti n'a pas empêché que se perpétuent des pratiques des psychothérapies hors réglementation, que celles-ci soient sectaires ou non sectaires, faites d'abus ou non. Mais une réflexion à distance sur ces débats intégralement publiés dans les comptes rendus des séances de l'Assemblée nationale et du Sénat, sur les différentes propositions de loi, ses amendements, les différentes versions de ses décrets d'application et sur les rapports des commissions gouvernementales ou expertises collectives sur lesquels ils se sont appuyés - rapport de la mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) 2001 ; expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) 2004 'psychothérapie : trois approches évaluées' ; commission d'enquête 2013 'dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger' : mission gouvernementale sur la santé mentale et l'avenir de la psychiatrie 2013 - montre qu'à l'intérieur des problématiques statutaires, institutionnelles et de politique de santé publique qui ont été soulevées, la question est aussi celle des oppositions structurelles entre les recherches d'objectivation des troubles et leur subjectivation, les conduites de traitement et les rencontres intersubjectives. Ces oppositions sont vécues comme des contradictions particulièrement sensibles en psychiatrie, mais elles la dépassent aussi dans celles plus larges, entre objectivation et subjectivation, intersubjectivité et soin, construction clinique et rapport de pouvoir/savoir. Elles appellent, pour pouvoir être non plus clivées et opposées, mais réfléchies et articulées dans leurs rapports complexes, un questionnement éthique. À défaut, elles pourraient bien soutenir dans l'évolution actuelle de la psychiatrie, d'une part, des attitudes prescriptives normées et désubjectivées et, d'autre part, des positions empathiques empiriques qui, réunies à elles deux - non pas mises en débat à partir de leur opposition, mais additionnées - caractérisent justement les dynamiques des dérives sectaires dont il a été question lors des premiers débats législatifs. [résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1107077 |