Titre : | Quand l'enfant révèle un abus sexuel : le vécu du couple, ses fonctions et conséquences (2016) |
Auteurs : | GALLO ALICIA ; WERTZ CÉLINE ; BLAVIER ADÉLAÏDE |
Type de document : | Article |
Dans : | NEUROPSYCHIATRIE DE L'ENFANCE ET DE L'ADOLESCENCE (8 vol 64, 2016) |
Article en page(s) : | 498-507 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ACCUSATION [SANTEPSY] AGRESSION SEXUELLE [SANTEPSY] CONSEQUENCE [SANTEPSY] COUPLE [SANTEPSY] ENFANT [SANTEPSY] PARENT |
Résumé : | Cette étude a pour objectif principal d'explorer les difficultés rencontrées par le couple conjugal et parental lorsqu'il apprend que l'un de ses enfants a été abusé sexuellement. Cet abus peut être intra- ou extrafamilial. Le vécu du couple est un domaine qui mérite d'être davantage investigué car nous savons combien la souffrance des parents influence l'état de santé mentale de l'enfant et peut alimenter voire maintenir les symptômes de ce dernier. Notre échantillon comprend six couples dont l'enfant a été victime d'un abus sexuel. Ceux-ci ont été recrutés au sein des équipes SOS-Enfants. Un design expérimental de type qualitatif a été mis en place : nous avons rencontré les couples à une ou deux reprises. Lors de ces rencontres, nous avons réalisé un entretien semi-structuré afin de récolter des informations démographiques sur les caractéristiques de l'abus. Le Life Events and Difficulties Schedule (Brown et Harris, 1978), a permis d'inventorier les évènements potentiellement traumatiques survenus lors des six derniers mois. Nous avons également administré cinq questionnaires et dirigé un entretien semi-structuré construit dans le cadre de cette recherche sur base de la littérature scientifique. Ceux-ci comprennent l'Échelle d'Ajustement Dyadique (Spanier, 1976), l'Inventaire de Coping Dyadique (Bodenmann, 2008), l'Inventaire d'Alliance Parentale (Lacharité, 1996), le Questionnaire d'Auto-Évaluation de la Compétence Parentale (Terrisse et Trudelle, 1988) et enfin l'Inventaire des Désirs Sexuels (Spector et al., 1996). Ces questionnaires visent chacun à évaluer une dimension plus spécifique du couple. Les résultats obtenus soulignent une détresse chez chaque couple. Cependant, celle-ci s'exprime de façon différente, aussi bien entre les couples qu'entre les partenaires conjugaux eux-mêmes. Néanmoins, pour chacun d'eux, la dimension de la parentalité semble être une ressource leur permettant de s'investir auprès de leur enfant victime. Cet investissement prend la forme d'une focalisation sur l'enfant ayant pour conséquence l'effacement du couple conjugal. En effet, le temps passé ensemble, les moments en couple et l'intimité diminuent. Si certains couples manifestent néanmoins un rapprochement, celui-ci se fait autour de l'enfant et du problème. Cette capacité à faire équipe nous laisse penser que ces couples disposent de ressources pour faire face à l'abus. L'intérêt porté à la détresse conjugale et parentale semble donc primordial car cette étude montre que les parents, s'ils tentent souvent dans un premier temps de mettre en place des mécanismes assurant l'homéostasie et la sécurité familiales, ceux-ci ne sont pas toujours adaptatifs à long terme. Nous voyons alors un risque de créer un secret de famille, lourd à porter, ou encore une surprotection figeant l'enfant dans son rôle de victime, pouvant en outre provoquer un étiolement de la dynamique conjugale. Dès lors, il nous semble impératif de pouvoir également soutenir la conjugalité par des interventions cliniques. Cependant, d'autres études portant sur un plus grand échantillon sont à ce jour encore nécessaires afin de mettre en évidence, à une plus large échelle, les difficultés vécues par ces couples. [résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-consulte.com/article/1105025/article/quand-l-enfant-revele-un-abus-sexuel%C2%A0-le-vecu-du-c |