Titre : | La paranoïa et l'enfant. De la psychiatrie adulte à la psychiatrie de l'enfant : la paranoïa, un concept fructueux (2016) |
Auteurs : | CRAUS YANN ; GOLSE BERNARD |
Type de document : | Article |
Dans : | PSYCHIATRIE DE L'ENFANT (2 vol 59, 2016) |
Article en page(s) : | 475-536 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ENFANT [SANTEPSY] HISTORIQUE [SANTEPSY] NOSOGRAPHIE PSYCHIATRIQUE [SANTEPSY] OBJET [SANTEPSY] PARANOIA [SANTEPSY] PEDOPSYCHIATRIE |
Mots-clés libres: | KLEIN MELANIE ; KRAEPELIN EMIL ; LACAN JACQUES ; RACAMIER PAUL-CLAUDE ; KLEIN Mélanie |
Résumé : | Absente de la littérature pédopsychiatrique et des classifications internationales contemporaines en psychiatrie adulte, l'entité paranoïa mérite une attention particulière en psychiatrie de l'enfant. Une étude épistémologique élargie, convoquant histoire de la psychiatrie et réflexion critique sur l'évolution des concepts cliniques, relève l'intérêt de conserver une place de choix à la paranoïa dans la poursuite des efforts pour comprendre les pathologies psychotiques. A partir de l'époque moderne de la psychiatrie, le concept clinique de paranoïa a attendu tout le xix e siècle avant de trouver sa forme achevée dans la conception de Kraepelin au sein de son 6ème traité. Dès le début de son étude des maladies mentales dans les années 1930, Lacan lui a donné une place centrale dans le champ des pathologies psychotiques, avec une première tentative d'articulation entre la clinique classique et les débuts de la psychanalyse. Promue troisième entité par Kraepelin aux côtés d'une part de la démence précoce devenue par approximation schizophrénie, et d'autre part de la psychose maniaco-dépressive devenue plus largement bipolarité, la paranoïa entretient des liens étroits de chevauchements et de fines distinctions avec ces deux mastodontes, sans leur être réductible. Ses accointances ne s'arrêtent pas aux pathologies psychotiques : les pathologies de l'humeur les débordent largement, et des traits de caractère ou de personnalité lui sont directement affiliés. A la manière d'une trame distendue invisible, elle infiltre l'ensemble de l'édifice classificatoire. La lecture critique des classiques et des nosographies fait correspondre effacement de l'entité paranoïa, abandon des références psychanalytiques pour aborder les troubles mentaux et avènement des sciences cognitives. Or la pédopsychiatrie semble résister à cette évolution. Quid de la paranoïa en psychiatrie de l'enfant ? Questionner, à partir d'un cas, ce concept clinique au sein du développement de l'enfant tente de contribuer à la compréhension des premiers mouvements de la vie psychique, à la suite des hypothèses de Mélanie Klein ainsi que des élaborations de Bernard Golse et René Roussillon à propos de la naissance de l'objet. [Résumé d'éditeur] |