Titre : | Le socle biologique de la psychanalyse (2016) |
Auteurs : | POENARU LIVIU |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (9 vol 174, 2016) |
Article en page(s) : | 740-747 |
Note générale : | 40 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] BIOLOGIE [SANTEPSY] EPISTEMOLOGIE [SANTEPSY] NEUROPSYCHOLOGIE [SANTEPSY] NEUROSCIENCES [SANTEPSY] PSYCHANALYSE |
Résumé : | Objectifs : La psychanalyse est-elle encore d'actualité avec l'essor des neurosciences et des approches de l'humain fondamentalement scientistes ? Il semble que les points de convergence entre psychanalyse et sciences se soient multipliés dernièrement, grâce notamment aux découvertes en neuro-imagerie, mais aussi en biologie, amenant les scientifiques à s'approcher de plus en plus de la notion d'esprit (soumis aux lois de la diversité du vivant) plus que d'une vision mécaniciste d'un cerveau fonctionnant selon des lois behavioristes. Ce travail souhaite alimenter le débat autour de la scientificité de la méthode psychanalytique en revenant à un Freud fondamentalement scientifique et aux dialogues naissants entre psychanalyse et sciences. Méthode : L'auteur explore en premier les postulats scientifiques qui jalonnent la perspective freudienne ; Freud est effectivement d'avis que la psychanalyse est une science empirique qui part de l'observation pour établir des constructions provisoires à remanier en fonction de nouvelles déductions. Des études scientifiques portant principalement sur la mémoire, la perception et les émotions, ainsi que leurs relations dans le cadre des processus cognitifs, offrent d'innombrables pistes de réflexion autour de la subjectivité et de l'inconscient. La relation entre l'activité spontanée du cerveau et l'hallucinatoire normal est également interrogée. Résultats :La dynamique à l'oeuvre au sein des principales composantes psychiques et cognitives choisies ici démontre leur indissociabilité et la dimension essentiellement subjective des traitements qui s'en dégagent. La mémoire procédurale et les études sur l'amorçage peuvent être reliées à la théorie de l'inconscient et aux enregistrements primaires décisifs pour la construction de la personnalité et des parcours de vie. La perception, elle, semble dépendre largement des éléments contenus par la mémoire qui déterminent les choix perceptifs en créant une dissociation entre le perçu et la réalité objective. A leur tour, les émotions sont fortement intriquées aux apprentissages et contribuent aux modulations des rapports à la réalité via les marqueurs somatiques, points de vue proches des thèses freudiennes qui ancrent la pulsion, donc la mémoire et l'affect, dans le corporel. L'activité spontanée du cerveau complète la vision d'un cerveau qui génère ses propres scénarios (basés sur la mémoire) souvent en décalage par rapport à la réalité objective, activité qui peut être entendue comme un hallucinatoire normal assurant la dimension subjective de l'individu. Conclusions : L'étude du sujet et de ses profondeurs devrait avoir lieu dans la concordance des connaissances issues de la psychanalyse et des sciences. Sans disposer d'un cadre de travail répondant aux critères stricts de la science (eux aussi discutables), la psychanalyse et les approches annexes qui s'en inspirent restent un des seuls outils d'accès aux profondeurs du sujet. Néanmoins, les sciences donnent à la psychanalyse une possibilité de confrontation à une réalité plus large, démontrée par des critères rigoureux et permettant une insertion du sujet dans des configurations qui ne sont pas uniquement fantasmatiques et excessivement subjectives, mais aussi déterminées par des lois scientifiques plus générales. C'est l'articulation du subjectif et du vivant dans son ensemble avec son socle biologique qui devrait se situer également au coeur de la réflexion psychanalytique qui dispose déjà d'une connaissance solide du sujet, acquise grâce à plus de 100 ans de pratique. [résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1093423 |