Titre : | Parents toxiques, addictions et psychothérapie institutionnelle (2016) |
Auteurs : | EVZONAS NICOLAS |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (4 vol 81, 2016) |
Article en page(s) : | 891-907 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ADDICTION [SANTEPSY] CAS CLINIQUE [SANTEPSY] MELANCOLIE [SANTEPSY] MERE MORTE [SANTEPSY] MIROIR [SANTEPSY] OBJET TRANSITIONNEL [SANTEPSY] PROCEDE AUTOCALMANT [SANTEPSY] PSYCHOSE [SANTEPSY] PSYCHOTHERAPIE INSTITUTIONNELLE [SANTEPSY] RELATION PARENT ENFANT [SANTEPSY] STRUCTURE PSYCHIQUE [SANTEPSY] TOXICOMANIE [SANTEPSY] TRANSFERT |
Résumé : | Objectifs: A travers la restitution d'un récit clinique, nous tentons de saisir comment la prise compulsive de toxiques s'articule avec la défaillance de l'environnement familial. Nous essayons par ailleurs de démontrer la pertinence de la prise en charge des addictions chez les sujets psychotiques dans l'espace multiréférentiel de la psychothérapie institutionnelle. Méthode: L'analyse du cas de Léonard s'appuie sur les théories métapsychologiques et les principes pluridisciplinaires de la psychothérapie institutionnelle. Sont privilégiées les notions du Collectif et du transfert dissocié chez le sujet psychotique conceptualisées par J. Oury ; les concepts winnicottiens du miroir et de l'objet transitionnel ; les procédés autocalmants théorisés par l'Ecole psychosomatique de Paris ; divers postulats plaidant contre la pureté des structures psychopathologiques (W.R. Bion, C. Chaperot, M. Czermak, R. Chemama, J.-D. Nasio). Résultats: L'observation de Léonard, qui évolue dans l'espace transversal et multitransférentiel de la psychothérapie institutionnelle depuis dix mois, tout en possédant à son actif de nombreuses années de psychothérapie dans un cadre duel, permet de déceler une immense carence affective et une animosité vis-à-vis de ses parents, toutes deux dissimulées derrière un récit policé idéalisant l'amour parental. S'il se montre toujours peu apte à élaborer ses sentiments envers ses géniteurs, le patient, sujet à des alcoolisations massives et à tous types d'auto-intoxications, commence, de par son intégration dans le Collectif, à afficher une meilleure maîtrise de ses comportements compulsifs. Discussion: L'observation clinique à l'appui de l'anamnèse conduit à l'hypothèse d'un désinvestissement précoce du patient par sa mère, aggravé par la présence matérielle d'un père psychiquement absent. La prise de toxiques se dessine comme une automédication colmatant les failles narcissiques consécutives à cette double carence et comme un effort de faire sans l'autre. Par ailleurs, la coexistence de traits névrotiques et psychotiques chez Léonard nous incite à questionner le purisme de la psychopathologie structurale commune. Conclusions: L'hypothèse diagnostique qui ressort de nos analyses est celle d'une psychose partielle dysthymique. Nous défendons la thèse selon laquelle cette structuration psychique de Léonard plonge ses racines dans le pacte inconscient de ses parents pour lui interdire de naître et d'exister psychiquement. Par ailleurs, les investissements transférentiels du sujet psychotique, capables de se diffracter et de se diriger indistinctement vers toute personne qui gravite autour de lui, ainsi que vers une foultitude d'objets, nous permettent de concevoir l'espace pluriel de la psychothérapie institutionnelle comme un lieu d'objets vivants susceptibles de prendre la place des objets toxiques non humains. [résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1090137/article/parents-toxiques-addictions-et-psychotherapie-inst |