Titre : | Schizophrénie et délire (2016) |
Auteurs : | BREMAUD NICOLAS |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (3 vol 81, 2016) |
Article en page(s) : | 605-623 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] DEFINITION [SANTEPSY] DELIRE [SANTEPSY] DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL [SANTEPSY] HISTOIRE DE LA PSYCHIATRIE [SANTEPSY] LANGAGE [SANTEPSY] PATHOLOGIE PSYCHIATRIQUE [SANTEPSY] PSYCHANALYSE [SANTEPSY] PSYCHOSE [SANTEPSY] REALITE [SANTEPSY] REVUE DE LA LITTERATURE [SANTEPSY] SCHIZOPHRENIE |
Résumé : | Objectifs : L'auteur se demande si l'on peut donner une caractéristique du délire dans la schizophrénie, et si même il est rigoureux de parler de 'délire' au sujet de cette psychose. Méthode : Nous reprendrons les grands travaux psychiatriques et psychanalytiques - depuis Bleuler - qui ont ainsi tenté de délimiter, de circonscrire et de définir le délire dans la schizophrénie. Cette revue de la littérature est suivie d'une proposition de l'auteur quant à ce que pourrait être cette spécificité du délire schizophrénique, la distinguant en ce sens des autres formes de psychoses. Résultats : Il semble bien que ni les idées délirantes (leurs thèmes, leurs contenus), ni les hallucinations, ni aucun symptôme psychotique ne parvienne à spécifier la schizophrénie au regard des autres psychoses. Par contre, le rapport du sujet au langage, au signifiant, à la parole, nous donne semble-t-il des clés intéressantes pour répondre à notre question. Dans nulle autre psychose en effet le langage ne subit de telles contorsions, de telles attaques, de telles inventions ou manipulations. Lorsque le sujet schizophrène délire, ce délire pourrait bien être qualifié de délire langagier, ou de délire de 'lalangue', selon le néologisme lacanien. Discussion : Dans la plupart des études consacrées à la schizophrénie, traiter du délire ou des hallucinations amène quasi systématiquement à traiter de la 'réalité', ou du moins à la mettre en regard. Mais la 'réalité' comme telle renvoie à une pseudo-norme commune. Un autre abord de la psychopathologie est possible, notamment en considérant le discours, la parole du sujet, son rapport à la langue 'maternelle' , au langage. C'est aussi une façon de considérer le sujet, son positionnement, alors que l'approche par le rapport à la dite réalité ne peut qu'entraîner une conception déficitaire de la schizophrénie. Conclusion : les 'troubles du langage', si nombreux dans la schizophrénie, reflètent certes la désorganisation, la non-structuration du champ du symbolique, mais, en outre, on ne peut que constater aussi que l'usage que fait le schizophrène de sa langue maternelle lui sert aussi à mettre son semblable à une distance respectable. Délirer la langue est peut-être bien l'une des portes de sortie du schizophrène pour éviter le chaos et pour retrouver un simili lien social, pas trop envahissant, pas trop menaçant. [Résumé d'éditeur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1061015/article/schizophrenie-et-delire |