Titre : | L'art du diagnostic : sémiologie et clinique à l'âge de la psychiatrie classique (2016) |
Auteurs : | FROMENTIN CLÉMENT |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (2 vol 81, 2016) |
Article en page(s) : | 460-475 |
Note générale : | 49 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] 19E SIECLE [SANTEPSY] 20E SIECLE [SANTEPSY] ATTITUDE DU PROFESSIONNEL [SANTEPSY] COMMUNICATION VERBALE [SANTEPSY] DIAGNOSTIC MEDICAL [SANTEPSY] EXAMEN CLINIQUE [SANTEPSY] EXAMEN PSYCHIATRIQUE [SANTEPSY] HISTOIRE DE LA PSYCHIATRIE [SANTEPSY] OBSERVATION [SANTEPSY] SEMIOLOGIE PSYCHIATRIQUE |
Mots-clés libres: | FRANCE |
Résumé : | Objectifs : Du fait de la particularité de son objet, l'examen clinique du médecin aliéniste ne peut ressembler à celui du médecin des corps. Quelles sont les caractéristiques de l'examen sémiologique des maladies mentales ? Comment rendre reproductible les constatations d'un examen ? Comment interroge-t-on un délire ou une hallucination au XIXe siècle ? De quelle façon l'attitude du médecin et le poids de ses préjugés influent-ils sur ses constatations cliniques ? Ce travail propose une étude des différentes modalités qui composent l'examen clinique de l'aliénation et une analyse des enjeux épistémologiques et anthropologiques qui les traversent. Méthode : Cette recherche s'est limitée à une période historique d'environ 70 ans, soit la période dite de la psychiatrie classique et qui correspond au second paradigme (1854-1926) mise en évidence par Lantéri-Laura. Elle s'est appuyée sur un large dépouillement de la littérature psychiatrique de l'époque, en s'intéressant notamment aux manuels rédigés par les enseignants. Cette recherche laisse de côté la question de l'examen physique des aliénés pour ne retenir que les particularités de la sémiologie psychique. Résultats : La pratique de la clinique est d'abord un savoir-faire qui s'enseigne au lit du malade et dans la proximité des maîtres. Elle s'organise et se normalise au cours du second XIXe siècle, notamment à partir des leçons des Professeurs J. Guislain et J.-P. Falret. Elle participe à la professionnalisation de la corporation des aliénistes et de la clarification de leur méthodologie propre. Plusieurs problèmes se posent aux cliniciens : la personne même du médecin peut être un obstacle à l'expression des symptômes ; les signes constatés n'ont pas de référents lésionnels ; la parole de l'aliéné sur son aliénation est souvent vue comme un prisme déformant. Discussion : La méthodologie clinique employée par les cliniciens forme un ensemble de principes unifiés et cohérents qui présente peu de variations. La mise en place de ces règles de la pratique clinique de diagnostic participe à définir une profession et à définir le paradigme dit des maladies mentales (au sens de T. Kuhn). Il repose notamment sur la prédominance d'une sémiologie mentale basée sur une objectivité fondée sur une lisibilité spatiale établie à partir de l'interrogatoire des proches, l'inspection et la surveillance continue. Conclusions : Les signes de la psychiatrie classique continuent d'être en usage dans la psychiatrie contemporaine. La confiance dans le pouvoir descriptif ne doit pas faire oublier de quelle conception de la clinique et de la relation ils sont issus. [résumé d'éditeur] |
En ligne : | http://www.premium.com/article/1040645 |