Titre : | Pour une approche des fonctionnements limites sous l'angle de la survie psychique (2016) |
Auteurs : | BAROUH-COHEN STÉPHANIE |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (1 vol 81, 2016) |
Article en page(s) : | 118-128 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] CORPS [SANTEPSY] DEPERSONNALISATION [SANTEPSY] ETAT LIMITE [SANTEPSY] HYPOCONDRIE [SANTEPSY] INQUIETANTE ETRANGETE [SANTEPSY] PSYCHANALYSE |
Mots-clés libres: | SURVIE PSYCHIQUE |
Résumé : | Objectifs : Pour les sujets dont l'économie psychique tend davantage vers la survie que vers la recherche de plaisir, l'envahissement par des sensations organiques sans affect ou hallucinées donne lieu à des formations symptomatiques, telles l'hypocondrie et la dépersonnalisation, qui participent d'un double mouvement empreint de paradoxalité. Car si l'hypocondrie et la dépersonnalisation menacent la continuité d'exister, elles y font également rempart. Ce double mouvement nous engage ainsi sur la voie de la survie psychique, dont nous chercherons ici à saisir dans quelle mesure elle nous permet d'appréhender les fonctionnements limites et leur traitement à partir de l'analyse des mouvements transféro-contre-transférentiels. Méthode : C'est tout d'abord la clinique des adolescents qui m'a rendue sensible à ce destin paradoxal, mais ce sont des patients 'limites' rencontrés dans un cadre privé - adultes et jeunes adultes - qui m'ont amenée à l'idée que ces formations symptomatiques 'étrangement inquiétantes' pouvaient également relever de la survie psychique. Les mouvements transféro-contre-transférentiels dans l'espace analytique et la capacité réflexive de ces sujets 'au bord de la folie' m'ont alors fait envisager la lutte qu'ils menaient contre l'effondrement et leurs stratégies défensives pour endiguer le retour d''équivalents de mort psychique', comme relevant d'une 'crise du corps érotique', à entendre du côté d'un corps mal métabolisé psychiquement. Résultats : Chez les patients 'limites', le Moi est protégé de sa dissolution, mais il n'est jamais épargné de cette perspective, tension dans laquelle réside toute la richesse d'une approche des fonctionnements limites sous l'angle de la survie psychique, on ne peut plus nette à l'épreuve de l'hypocondrie et de la dépersonnalisation. Cette approche nous conduit notamment à envisager que le surinvestissement des limites corporelles permet à ces sujets de reprendre corps et de reprendre la trame du temps, lorsque la déliaison somato-psychique est à son comble. Car pour eux, si la disparition de l'objet a bien signifié la 'croyance' en leur propre disparition, elle a néanmoins laissé une trace dans l'économie psychique et eu des effets sur la circulation du flux énergétique, qui nous invitent à réfléchir sur une économie de survie dans les fonctionnements limites. Discussion : Pour ces sujets, l'auto-observation de l''étranger inquiétant' en soi vient freiner la perte progressive du sentiment d'exister, le recentrage sur les sensations du corps et le surinvestissement de la partie auto-observatrice du Moi venant faire 'limite' à la déliaison somato-psychique annonciatrice de 'franchissements à risques'. Dans ces conditions, les formes symptomatiques de l'auto-observation permettent au 'Je' de continuer à s'auto-investir et à s'autoreprésenter et finalement à s'assurer d'une fonction réflexive. Conclusion : L'approche des fonctionnements limites sous l'angle de la survie psychique nous amène ainsi à proposer l'idée que leur 'folie' trouve une limite aux frontières du corps tout en ne cessant pas de faire retour en son sein et nous fait envisager l'étude des enjeux transféro-contre-transférentiels autour des questions de l'auto- et de l'hyper-vigilance comme une voie d'accès privilégiée vers les 'zones mortes' de la psyché. [Résumé d'éditeur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1026545/ |