Titre : | Les processus de symbolisation et de représentation comme espace transitionnel pour la psychanalyse et les neurosciences (2016) |
Auteurs : | RABEYRON THOMAS |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (1 vol 81, 2016) |
Article en page(s) : | 160-175 |
Note générale : | Bibligr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] EPISTEMOLOGIE [SANTEPSY] HALLUCINATION [SANTEPSY] NEUROSCIENCES [SANTEPSY] PSYCHANALYSE [SANTEPSY] REPRESENTATION [SANTEPSY] SYMBOLISATION |
Résumé : | Objectifs : La multiplication des travaux à l'interface entre psychanalyse et neurosciences interroge les inflexions cliniques et théoriques mutuelles provenant de la rencontre de ces deux domaines. En vue d'étudier ces éventuelles inflexions, et à la suite de quelques préliminaires épistémologiques, nous proposons dans cet article d'étudier la compatibilité et les convergences potentielles entre psychanalyse et neurosciences concernant les processus de symbolisation et de représentation. Méthode : Nos réflexions portent tout d'abord sur un premier axe, celui de la symbolisation, ayant trait à la manière dont le psychisme transforme progressivement son rapport à lui-même, notamment de façon réflexive, jusqu'à l'émergence des premières formes de subjectivité. Nous proposons dans cette perspective de nous attarder plus spécifiquement sur les fondements les plus archaïques de la psyché de l'ordre de la symbolisation primaire. Le deuxième axe étudié concerne davantage les aspects liés aux processus hallucinatoires et représentationnels en tant que dernier ' maillon ' de l'activité symbolique et figurative. Il s'agit alors d'analyser la construction de la psyché du point de vue des processus hallucinatoires, aussi bien positifs et négatifs, et de montrer leur lien intime avec les phénomènes de perception tels qu'ils peuvent être éclairés par la myriade de processus donnant naissance à l'activité représentative. Résultats : Les modèles actuels de la psychanalyse et des neurosciences partagent un certain nombre de caractéristiques qui semblent les rendre suffisamment compatibles. Ils proposent deux perspectives différentes d'un même objet de recherche et cette double perspective peut s'avérer appréciable aussi bien pour les chercheurs que pour les cliniciens. Discussion : La psychanalyse et les neurosciences insistent en particulier sur le 'travail de transformation' nécessaire pour que puissent émerger certaines formes de subjectivité, ce travail s'étayant notamment sur les processus de symbolisation archaïques et des modalités intersubjectives. La construction de la réalité psychique est plus globalement régie par des logiques homéostatiques complexes. Concernant les processus de représentation, les deux perspectives insistent sur le lien étroit entre hallucination et perception et de quelle manière le passage de l'un à l'autre peut être notamment influencé par les expériences traumatiques et régressives. La psychanalyse insiste plus précisément sur le fait que la représentation mentale interne est une construction dont la mise en place dépend notamment des relations primaires. Plusieurs découvertes récentes des neurosciences cognitives dans le champ des représentations mentales et visuelles pourraient par ailleurs enrichir les théories psychanalytiques contemporaines. Conclusion : Il apparaît que ces deux domaines - de la symbolisation et de la représentation - peuvent être considérés comme un lieu fécond de rencontre, un espace transitionnel pourrait-on dire, aussi bien pour la psychanalyse que pour les neurosciences. Dès lors que certains écueils sont évités, de nouvelles perspectives théoriques et cliniques ainsi que d'éventuels modèles intégratifs paraissent envisageables. [Résumé d'éditeur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1026548/ |