Titre : | Prise de risque à l'adolescence ou la vérité de Pinocchio (2016) |
Auteurs : | VOTADORO PABLO |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (1 vol 81, 2016) |
Article en page(s) : | 92-117 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ADOLESCENT [SANTEPSY] COMPORTEMENT A RISQUE [SANTEPSY] PRISE EN CHARGE [SANTEPSY] SUBJECTIVATION [SANTEPSY] VERITE |
Mots-clés libres: | PINOCCHIO |
Résumé : | Objectif : En partant du principe de précaution et de ce qu'il crée comme effet de leurre, cet article tentera d'extraire une problématique clinique courante dans la prise en charge de l'adolescent adressé pour 'prise de risque'. L'hypothèse développée serait qu'un certain type de comportement observé à l'adolescence, en se heurtant au principe de précaution, se rapporterait à une recherche de vérité, que les régulations sociales maquilleraient alors en comportement à risque pathologique. Méthode : L'analyse bénéficiera d'une illustration issue d'un conte classique dans notre culture : l'aventure initiatique de Pinocchio. Ce personnage en conjuguant la préoccupation sociale, en termes essentiellement éducatifs, et une transformation psychique et physique, permet une mise en perspective de la prise de risque avec celle de la témérité maturative. Son rapport au risqué fait saillir le problème de la vérité. Résultats : De ce point de vue, il apparaît que l'on assiste à l'émergence d'une nouvelle construction sociale en lien avec le processus de subjectivation à l'adolescence. C'est pourquoi, sous le vocable du comportement risqué, on ne trouve pas une pathologie clinique, mais une problématique sociale. Discussion : Celle-ci consiste essentiellement en la recherche des moyens de maintenir une définition objective du vrai nécessaire à l'évolution gestionnaire de la société, mais en pathologisant le doute. La vérité ainsi maintenue du côté du principe de réalité transforme le rapport au social en épreuve articulée sur un objectif. Or, pour le jeune pubère, au seuil de son départ de la famille, le sexuel ouvre une brèche dans les vérités de l'enfance qui procurent un vécu de déréliction. En croyant trouver refuge dans les vérités sociales, il se trouve pris au piège de ses logiques, jusqu'à se sentir marionnette. L'opération subjective qui lui permet de dépasser cet état liminaire consiste à faire le doute sur les discours d'autorité en privilégiant la vérité phénoménale à celle de la parole objectivante. Corrélativement, elle consiste en un triple meurtre symbolique qui transforme la parole pour qu'elle puisse dire quelque chose de vrai. Conclusion : Au final, ce que l'on désigne comme conduite à risque peut se comprendre comme mise en scène d'une opération subjective qui passe par le doute. [Résumé d'éditeur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1026563/ |