Titre : | De la subjectivité sociétale d'un déni de la subjectivité individuelle à la perception subjective des diagnostics en pratique clinique : la possibilité partielle d'un diagnostic standardisé de cette perception (2015) |
Auteurs : | AUXEMERY YANN |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (4 vol 80, 2015) |
Article en page(s) : | 659-674 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ANTHROPOLOGIE [SANTEPSY] DIAGNOSTIC MEDICAL [SANTEPSY] NOSOGRAPHIE PSYCHIATRIQUE [SANTEPSY] OBJECTIVITE [SANTEPSY] PHENOMENOLOGIE [SANTEPSY] PSYCHIATRIE [SANTEPSY] PSYCHOPATHOLOGIE [SANTEPSY] RECHERCHE BIOMEDICALE [SANTEPSY] SUBJECTIVITE [SANTEPSY] SYNDROME POST TRAUMATIQUE |
Résumé : | A partir de la deuxième moitié du XXe siècle, plusieurs équipes scientifiques étudient les mécanismes mentaux construisant le diagnostic clinique dans l'esprit du praticien. Ces études dévoilent que la place de la perception subjective est centrale lors de la genèse diagnostique et que la fidélité interjuge des diagnostics est faible. Postulant un lien de causalité linéaire entre ces deux découvertes, quelques psychiatres de l'American Psychiatric Association se proposent de développer des diagnostics reproductibles en essayant de s'affranchir de leurs caractéristiques les plus subjectives. Vers l'objectif d'un diagnostic fiable, les références théorico-culturelles des cliniciens et l'intersubjectivité de la relation clinique sont frappées d'une stratégie d'évitement. Au contraire de négliger la subjectivité individuelle et les références culturelles, le déni apparent des subjectivités ne résulte-t-il pas en réalité d'une subjectivité sociétale grandissante ? La volonté de s'affranchir à tout prix de ces subjectivités possède en fait une interrogation intrinsèquement subjective : il existe une subjectivité sociétale à vouloir gommer nos subjectivités. Grâce à l'exemple de la clinique du trauma et du stress, clinique paradigmatique de la question subjective exacerbée lors des conflits armés, nous étudions cette subjectivité sociétale à vouloir éradiquer la subjectivité individuelle. La prise en compte de nos subjectivités individuelles et sociétales dans la définition de nos diagnostics cliniques et dans la conceptualisation critique d'une nouvelle nosographie nous semble fondamentale à l'avenir de la psychiatrie. Au-delà de classifications de maladies neuropsychiatriques qui pourraient être basées sur un minimum d'interactions subjectives de par la définition de biomarqueurs, toute souffrance psychique, même biologiquement influencée, ne saurait être réduite aujourd'hui à un dosage ou à un étalonnage. [résumé d'éditeur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1009802 |