Titre : | Signes cliniques précoces chez les enfants porteurs d'un TSA léger : description et effet de genre (2023) |
Auteurs : | DEMULIER DONATIENNE ; MOUSSET ESTELLE ; KURZEJA NASTASIA ; EVRARD SALOMÉ ; WINTGENS ANNE |
Type de document : | Article |
Dans : | NEUROPSYCHIATRIE DE L'ENFANCE ET DE L'ADOLESCENCE (4 vol 71, 2023) |
Article en page(s) : | 186-193 |
Note générale : | 42 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] CLINIQUE [SANTEPSY] COMPORTEMENT SOCIAL [SANTEPSY] DENI [SANTEPSY] FILLE |
Mots-clés libres: | TROUBLE DU SPECTRE DE L AUTISME |
Résumé : | Dans notre centre de référence des troubles du spectre autistique, nous rencontrons des jeunes présentant un TSA d'intensité légère avec des compétences intellectuelles et langagières dans les normes. L'objectif de cet article est de caractériser cette population en analysant le profil spécifique de ces jeunes : premiers signes d'inquiétude, âge du diagnostic par rapport aux troubles plus sévères, diagnostics antérieurs, motif du bilan. Par ailleurs, nous souhaitons porter une attention particulière aux profils des filles avec TSA. Nous avons réalisé une étude rétrospective exploratoire basée sur l'analyse des dossiers cliniques de patients présentant un diagnostic de Trouble du spectre autistique d'intensité légère selon le DSM-5, ayant bénéficié d'un bilan diagnostique dans notre service. À partir des dossiers cliniques des patients, nous avons comparé plusieurs éléments en distinguant pour chacun les : motifs de la demande, personnes demandeuses, éventuels diagnostics antérieurs, signes cliniques précoces communs. Nous avons pour chaque élément distingué filles et garçons. Nous avons étudié une population de 33 jeunes porteurs d'un TSA d'intensité légère. Le bilan est le plus souvent demandé par les parents avec pour motif des troubles des interactions sociales. L'âge de diagnostic moyen est plus élevé que chez les enfants porteurs d'un TSA modéré ou sévère, et les jeunes ont parfois reçu d'autres diagnostics par le passé. Nous avons pu mettre en évidence certains signes précoces en termes de langage, de sommeil, d'alimentation, de sensibilités sensorielles, de régulation émotionnelle et de socialisation, signes cependant peu spécifiques. Aucune différence significative, mais plutôt des tendances, n'a été mise en évidence entre les filles et les garçons, probablement en lien avec la taille de l'échantillon. Le caractère rétrospectif de cette étude, la taille de l'échantillon et l'absence de groupe contrôle constituent des limites. Cependant, un certain camouflage avec des capacités d'adaptation, des signes précoces peu spécifiques ainsi que des outils diagnostiques parfois moins adaptés peuvent expliquer un diagnostic plus tardif chez les jeunes porteurs d'un TSA léger, qui pour une petite partie ont d'ailleurs reçu un autre diagnostic par le passé. Une attitude de déni des difficultés de la part des parents est parfois aussi évoquée. En ce qui concerne les filles, nous les avons retrouvées dans une proportion plus importante qu'escomptée, en regard de la littérature qui décrit un sex-ratio de 4 à 8 garçons pour une fille. Si les signes cliniques précoces et tardifs concernant les TSA légers sont de mieux en mieux connus d'un point de vue théorique, le diagnostic n'en semble pas facilité pour autant. Aussi, une sensibilisation des parents et des soignants de première ligne est de mise pour dépister précocement les enfants porteurs d'un TSA léger afin de les référer vers les spécialistes de ce trouble. Au vu du nombre de filles dans notre échantillon, il semble qu'elles aient vraisemblablement bénéficié d'un dépistage efficace. Une prochaine étude pourrait porter sur une comparaison de notre population avec un groupe contrôle, afin d'affiner la spécificité des éventuels symptômes précoces. [résumé d'auteur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1593927/article/signes-cliniques-precoces-chez-les-enfants-porteur |