Titre : | Psychiatrie en milieu pénitentiaire : une sémiologie à part ? (2015) |
Auteurs : | FOVET THOMAS ; THOMAS PIERRE ; AMAD ALI |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (8 vol 173, 2015) |
Article en page(s) : | 726-730 |
Note générale : | 31 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ACTING [SANTEPSY] MEDECINE LEGALE [SANTEPSY] PATHOLOGIE PSYCHIATRIQUE [SANTEPSY] PRISON [SANTEPSY] SEMIOLOGIE PSYCHIATRIQUE [SANTEPSY] SERVICE MEDICO PSYCHOLOGIQUE REGIONAL [SANTEPSY] SYMPTOME POSITIF [SANTEPSY] UNITE HOSPITALIERE SPECIALEMENT AMENAGEE |
Résumé : | Plus de dix millions de personnes sont actuellement incarcérées dans le monde. Au sein de la population carcérale, les pathologies psychiatriques apparaissent au premier plan avec une fréquence 4 à 10 fois supérieure à celle retrouvée en population générale. Au-delà des nombreuses questions éthiques et sociétales que pose ce constat, ces observations ont conduit à la mise en place de dispositifs de soins spécifiques (SMPR, UHSA). Au sein de ces structures, la pratique psychiatrique doit rester fondée sur les mêmes recommandations qu'en milieu libre et l'évaluation clinique doit reposer strictement sur les mêmes bases qu'en pratique classique. Il apparaît cependant qu'un certain nombre de spécificités apparaissent quant aux tableaux cliniques rencontrés. Ces spécificités émergent d'abord d'un ?biais de sélection' aboutissant à la présence, en détention, de patients présentant un profil particulier. Ainsi, pour ce qui est de la schizophrénie et du trouble bipolaire, la prédominance d'une symptomatologie ?positive', qui a pu être associée dans certains travaux à un risque majoré de passage à l'acte médico-légal, est fréquemment mise en évidence. Ces aspects spécifiques proviennent également des caractéristiques particulières du milieu carcéral qui constitue un concentré de facteurs de stress. On peut ainsi mettre en évidence une symptomatologie aspécifique, le stress pouvant générer tout type de symptomatologie psychiatrique (anxiété, insomnie, crise suicidaire, décompensation psychotique, etc.) selon le modèle stress-vulnérabilité mais également une symptomatologie plus spécifique en lien avec les particularités des facteurs de stress en prison (conditions de détention, liens avec l'administration pénitentiaire, etc.). Nous développons ici deux exemples : les passages à l'acte auto-agressifs et les idées délirantes de persécution. Il nous apparaît indispensable, pour les professionnels de santé amenés à évaluer des patients incarcérés, de bien connaître les spécificités et les contraintes d'organisation de la vie en détention, afin d'intégrer ces aspects dans une évaluation clinique rigoureuse. [résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/1001339 |