Titre : | Psychoéducation : définition, historique, intérêt et limites, suivi d'une discussion (2015) |
Auteurs : | BONSACK CHARLES ; REXHAJ SHYHRETE ; FAVROD JÉRÔME ; HOUILLON PAUL ; WILLARD DOMINIQUE, Discut. |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (1 vol 173, 2015) |
Article en page(s) : | 79-84 |
Note générale : | 33 réf. bibliogr. |
Langues: | Français |
Descripteurs |
[SANTEPSY] DEFINITION [SANTEPSY] EDUCATION DU PATIENT [SANTEPSY] EVALUATION [SANTEPSY] HISTORIQUE [SANTEPSY] PSYCHOTHERAPIE [SANTEPSY] REMEDIATION COGNITIVE [SANTEPSY] SCHIZOPHRENIE |
Résumé : | La psychoéducation peut être définie comme une intervention didactique et psychothérapeutique systématique qui vise à informer les patients et leurs proches sur le trouble psychiatrique et à promouvoir les capacités pour y faire face. Ce n'est pas seulement une transmission d'information, mais aussi une méthode pédagogique adaptée aux troubles ayant pour but une clarification de l'identité, une appropriation du pouvoir et une modification des attitudes et des comportements. L'introduction de l'éducation dans le traitement des troubles mentaux est à l'origine du ?traitement moral'. Le terme de psychoéducation naît initialement dans la littérature scientifique de la préoccupation de surmonter les difficultés d'apprentissage des enfants souffrant de problèmes de santé mentale. Cette origine est commune au terme d'éducation thérapeutique, appliqué ensuite principalement pour les problèmes de santé somatique. Le terme de psychoéducation a ensuite été utilisé dès les années 1980 pour qualifier la transmission d'un savoir sur les troubles psychiatriques à des fins thérapeutiques, d'abord aux proches, puis aux personnes souffrant de schizophrénie. Depuis la fin des années 1990, l'utilisation de la psychoéducation a ensuite été étendue à d'autres troubles psychiques comme les troubles alimentaires, les troubles bipolaires, les attaques de panique et l'agoraphobie ou le stress post-traumatique. L'efficacité thérapeutique de la psychoéducation familiale pour réduire le risque de rechute et de réadmission dans la schizophrénie constitue une révolution des thérapies familiales dans les années 1980. De manière polémique, la psychoéducation a été critiquée comme un exercice du pouvoir du médecin et de l'industrie pharmaceutique pour imposer une conception de la maladie mentale. Toutefois, dès la fin des années 1990, les patients et les proches se sont appropriés la psychoéducation comme une source de pouvoir, de savoir et de connexions sociales. En conclusion, la psychoéducation est une méthode thérapeutique qui a démontré son efficacité de manière scientifique, associée à d'autres méthodes de traitement, notamment médicamenteux ou de réhabilitation psychosociale. Dans une perspective médicale moderne, elle précède et complète en psychiatrie les notions de ?consentement éclairé', de ?décision partagée' ou de ?littératie en santé mentale'. Les limitations sont liées aux risques de transmettre des informations obsolètes, non orientées vers le rétablissement ou inappropriées aux besoins, d'imposer un discours médical non intégré, ou de viser une rééducation plutôt qu'une appropriation du pouvoir par la personne. De plus, des programmes spécifiques indépendants du diagnostic devraient être développés pour les phases précoces des troubles psychiatriques. [Résumé d'éditeur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/957994 |