Titre : | Actualités de l'alcoolodépendance (2014) |
contenu dans : | |
Auteurs : | AUBIN HENRI JEAN ; LUQUIENS AMANDINE |
Type de document : | Article |
Dans : | SANTE MENTALE (192, 2014) |
Article en page(s) : | 22-29 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ABSTINENCE [SANTEPSY] ALCOOLODEPENDANT [SANTEPSY] ALCOOLOGIE [SANTEPSY] CONTROLE [SANTEPSY] DSM [SANTEPSY] EPIDEMIOLOGIE [SANTEPSY] OBJECTIF [SANTEPSY] PROJET THERAPEUTIQUE [SANTEPSY] REMISSION [SANTEPSY] THERAPEUTIQUE MEDICAMENTEUSE [SANTEPSY] USAGE |
Mots-clés libres: | REDUCTION DE CONSOMMATION |
Résumé : | La consommation d'alcool est responsable d'environ 49000 morts par an en France. L'alcool est un des tous premiers facteurs de risque évitables en santé publique. Toute réduction de la consommation d'alcool est susceptible d'entraîner une réduction de la mortalité. La nature exponentielle de la relation entre la consommation d'alcool et la mortalité toutes causes fait que, pour une même réduction de consommation, l'effet bénéfique sera d'autant plus important que la consommation de base était élevée. La consommation excessive d'alcool a également un impact important sur les plans économique et social, avec notamment une souffrance de l'entourage majeure, mais difficile à mesurer. Malgré la connaissance ancienne de l'effet délétère de la consommation d'alcool sur l'individu et sur la société, une proportion étonnamment faible des personnes en souffrance bénéficie d'un traitement. Le refus de s'engager dans l'abstinence est la première raison pour laquelle les personnes en souffrance avec l'alcool ne vont pas vers les soins. Des études déjà anciennes ont montré que, parmi les patients qui se présentent dans un centre de soins spécialisé en alcoologie, environ la moitié ne souhaite pas s'engager vers l'abstinence, mais vers une réduction de la consommation. Cependant, il est habituel que l'objectif de consommation des patients change rapidement dans le temps, dans un sens comme dans l'autre. Il apparaît donc important de ne pas rebuter nos patients en leur imposant un objectif qu'ils ne sont pas disposés à accepter. Au contraire, une approche centrée sur le patient (plutôt que sur les convictions du thérapeute) parait plus efficace sur le plan motivationnel. Une des raisons qui ont longtemps poussé les alcoologues à n'envisager que l'abstinence, a été la conviction que le contrôle de la consommation est définitivement perdu chez les patients alcoolodépendants, et que la modération durable est un leurre. Mais ceci n'est pas confirmé par essais cliniques ou les données épidémiologiques. Une approche moins rigide de la part des alcoologues, approche qui intégrerait un objectif de réduction des dommages comme alternative à l'abstinence, serait susceptible de permettre à un plus grand nombre de personnes en souffrance d'accepter de se tourner vers les soins, et aurait sans doute un impact significatif en termes de santé publique [Résumé d'auteur] |