Titre : | La résilience : un concept inutile en psychotraumatologie (2014) |
Auteurs : | LEBIGOT FRANÇOIS |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (7 vol 172, 2014) |
Article en page(s) : | 508-512 |
Note générale : | 6 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] NEVROSE [SANTEPSY] PSYCHANALYSE [SANTEPSY] PSYCHOPATHOLOGIE [SANTEPSY] PSYCHOTHERAPIE [SANTEPSY] RESILIENCE [SANTEPSY] SYNDROME POST TRAUMATIQUE [SANTEPSY] TRAUMATISME PSYCHIQUE |
Résumé : | La résilience est initialement un terme utilisé en sciences physiques pour désigner la résistance aux chocs d'un matériau. Il est repris récemment en psychopathologie pour désigner la capacité à résister au stress ou à rebondir dans la vie face à l'adversité. Par rapport à la question du traumatisme psychique, elle est supposée, selon les auteurs, être innée ou être la conséquence d'un lien précoce mère-enfant de bonne qualité. Dans cet article, nous avançons une autre hypothèse, qui rend inutile le concept de résilience. Face à un événement possiblement traumatogène, le sujet est susceptible de développer une névrose traumatique. Celle-ci consiste à l'inscription par effraction à l'intérieur de l'appareil psychique de l'image traumatique. Elle se fera, si est présente déjà au niveau des représentations conscientes et inconscientes une trace des éprouvés originaires dans leur aspect de jouissance pleine (le 'paradis perdu' de Freud). L'image traumatique vient à cette place comme 'objet perdu' et 'retrouvé', qui est source d'une jouissance inconsciente, mais porte aussi une angoisse de néantisation. Toute la question est de savoir si cet objet peut trouver place dans l'appareil psychique et si les liens d'attachement qu'il noue avec le psychisme vont être durables ou non. L'accueil mais aussi l'entretien de la vivacité de l'image traumatique et de ses effets dépendent donc du rapport qu'entretient le sujet, préalablement à l'événement critique, avec la trace d'un 'paradis perdu'. S'il est en attente d'un lieu de jouissance pleine, l'objet perdu/retrouvé que constitue l'image traumatique trouvera naturellement sa place dans la trace laissée par le 'paradis perdu'. S'il n'est pas ou peu dans cette attente, l'objet traumatique le laissera à peu près indifférent, et soit, il ne sera pas réceptionné dans l'appareil psychique, soit, il en disparaîtra facilement et aisément. Ainsi, la névrose traumatique nécessite-t-elle un fonctionnement névrotique préalable caractérisé (névrotique est ici à différencier de névrotico-normal), qui alimentera la psychothérapie psychodynamique de ces patients. Celle-ci aura pour fonction de dénouer les embarras névrotiques qui rendent nécessaire l'existence d'un point de complétude. Le concept de résilience ne dit rien de la nature du phénomène qu'il voudrait désigner. [résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/924937 |