Résumé :
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Le sacrifice est la forme la plus parfaite du choix en ce qu'il implique simultanément la certitude de l'élection d'un objet ou d'une décision et la promotion à l'absolu de ce qui a fait l'objet du choix. Toutefois, le terme 'sacrifice', qui signifie dans son acception étymologique 'rendre sacré', peut recouvrir beaucoup de contenus allant du sens doloriste, restreint ou effréné, au terrorisme de la souffrance masochiste, arme d'emprise sur l'autre, redoutable par la culpabilité qu'elle engendre, et à l'autosacrifice consenti et revendiqué du fait de d'aliénation idéologique. Nous interrogerons ici les conduites para-suicidaires fréquentes à l'adolescence (sports extrêmes, prise de toxique, anorexie) pour les confronter aux situations où le risque dans la réalisation auto sacrificielle, n'est pas recherché en soi, mais accepté comme indispensable. De tels renoncements apparaissent comme l'inverse d'une perte assurant au contraire au sujet une possession indubitable, certes payée au prix fort, mais sans regret et même dans la fierté de l'accomplissement personnel. La notion de sublimation est indissociable de ce mouvement sacrificatoire mais - contrairement à ce que pensait Freud - ce n'est pas seulement l'exercice de la sexualité qui est ainsi immolé au bénéfice des activités dites 'valorisées' mais c'est en fait le sujet qui s'offre tout entier afin de devenir celui pour qui le sacrifice s'accomplit, c'est-à-dire lui-même porté à la dimension de l'idéal collectif. [Editorial]
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