Titre : | Enseignements de l'approche organo-dynamique de l'acouphène (2014) |
Auteurs : | DAUMAN NICOLAS |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (3 vol 79, 2014) |
Article en page(s) : | 557-566 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ACOUPHENE [SANTEPSY] AUDITION [SANTEPSY] ETUDE THEORIQUE [SANTEPSY] HALLUCINATION AUDITIVE [SANTEPSY] NEUROPHYSIOLOGIE [SANTEPSY] PERCEPTION SENSORIELLE [SANTEPSY] PSYCHIATRIE [SANTEPSY] PSYCHOLOGIE |
Mots-clés libres: | EY HENRI ; PERCEPTION AUDITIVE FANTOME |
Résumé : | Objectifs. Nous proposons dans ce travail une analyse critique de l'épistémologie du Traité des Hallucinations de Henri Ey, à partir d'une lecture centrée sur la catégorie des éidolies hallucinosiques, relevant d'une pathologie fonctionnelle, par opposition aux hallucinations délirantes. Cette analyse porte spécialement sur la phénoménologie des acouphènes, que les neurosciences contemporaines désignent du terme de perception auditive fantôme.Méthode.L'oeuvre psychiatrique de Henri Ey (principalement le Traité des Hallucinations [2006], les Etudes psychiatriques [2006] et Neurologie et Psychiatrie [1998]), constitue le corpus de cette analyse de la théorie organo-dynamique de l'hallucination. Ce travail rapproche la mise en garde de l'auteur sur l'illustration de l'expérience individuelle et la structuration du Traité selon deux modalités distinctes d'hallucination.Résultats.En parachevant sa pathogénie jusqu'au plus élémentaire des phénomènes hallucinatoires - dont l'acouphène est l'illustration même - la structure du Traité conduit Henri Ey à un paradoxe quant au caractère anomique de toute hallucination. Souscrivant ici à un schématisme refusé pour l'hallucination délirante, il réifie cette fausse perception dans la matérialité du déficit sensoriel qui la circonscrit. La remarque vaut pour le modèle contemporain de la perception auditive fantôme, qui procède également à une topologie implicite de l'indication subjective, dont la relativité formelle appartient à la seule perception. Discussion. Ce paradoxe ouvre une perspective nouvelle sur la souffrance des sujets présentant un acouphène : celle d'une approche du discours subjectif émancipée de sa simple convergence avec un déficit d'appareil. Au-delà d'une réification de l'indication subjective, l'étude de l'énonciation singulière de la souffrance personnelle se présente ainsi à l'horizon de l'épistémologie organo-dynamique. Conclusions. A notre époque où l'imagerie cérébrale semble annuler l'expérience intersubjective, par la représentation visuelle d'une indication insaisissable, Henri Ey nous permet de penser une exigence d'une étonnante modernité : une écoute psychothérapeutique n'est possible qu'à la condition d'être iconoclaste. S'il veut instaurer un dialogue avec le sujet qui souffre d'acouphène, le clinicien doit congédier de sa pensée les images qu'il s'en fait. [Résumé d'éditeur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/832025/enseignements-de-l-approche-organo-dynamique-de-l- |