Titre : | Les hypothèses sous-tendant la pratique policière du Profiling criminel en France (2014) |
Auteurs : | DIEU ERWAN ; SOREL OLIVIER |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (6 vol 172, 2014) |
Article en page(s) : | 443-449 |
Note générale : | 40 réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] COMPORTEMENT [SANTEPSY] CRIMINEL [SANTEPSY] CRIMINOLOGIE [SANTEPSY] PERSONNALITE [SANTEPSY] PRATIQUE PROFESSIONNELLE [SANTEPSY] PROFIL PSYCHOLOGIQUE [SANTEPSY] PSYCHOLOGIE COGNITIVE |
Résumé : | 'Objectifs : La pratique du Profil criminel (analyse comportementale, profilage criminel, psychologie d'investigation) repose sur quatre hypothèses théoriques, à savoir que la scène de crime reflète la personnalité de l'auteur, et cela dans le sens où son mode opératoire, sa signature ou encore sa personnalité ne changent pas au cours de la série criminelle. Nous explorons ces quatre hypothèses, en nous questionnant sur les diverses facettes du profil criminel : définitions, approches, utilités, rapports officiels, réflexions généralistes. L'objectif de cette investigation est de vérifier la portée, tant théorique qu'empirique, du profil criminel, en précisant sa valeur ajoutée et en étudiant ses éventuels biais intrinsèques. Matériel et méthode : A la lumière de la littérature scientifique de différentes, mais non moins complémentaires, disciplines et approches - psychologie, sociologie, philosophie, clinique, sciences actuarielles, statistiques - et dans lesquelles s'enracine la criminologie, nous dressons un bref état des lieux du profil criminel moderne. Ce travail théorique est ensuite confronté à la pratique de terrain, sous la forme d'un entretien semi-structuré qualitatif avec le responsable de l'analyse comportementale psycho-criminologique de la Direction Centrale de la Police Judiciaire, et la concordance entre les données théoriques et pratiques est testée. Résultats : Le Profiling ne semble pas être unitaire. Il en existe de nombreuses pratiques, qui ont longtemps été divisées en deux catégories : l'approche déductive et l'approche inductive. Ces deux conceptions sont particulièrement limitées, mais nous voyons désormais que les analyses inductives ne peuvent se passer de l'appréciation individualisée du cas travaillé, donc de l'approche déductive. Les limites soulevées à l'encontre des deux courants perdent de leur pertinence avec l'union pratique des courants cités. La seconde critique à formuler concerne les limites liées à la personnalité, sur laquelle se basent toutes les pratiques d'analyse comportementale. Pour que le profil criminel soit au plus près de la personnalité recherchée, il faut multiplier les variables comportementales. Les outils utilisés par les experts analystes comportementaux (TAAC, PRACTIS) vont dans ce sens : ils interrogent précisément le crime, le découpent en différentes séquences temporelles, classifient les éléments comportementaux relevés lors de l'enquête et les opérationnalisent selon leur nature. Conclusion : Le Profiling gagne donc à être unifié et transversal. Les hypothèses et la pratique du profil criminel possèdent des failles évidentes ; nous observons surtout que les hypothèses sont tellement imbriquées les unes dans les autres qu'elles sont à la fois difficiles à travailler et manquent de substance individuellement. Malgré ces observations diverses, nous reconnaissons l'utilité de ces hypothèses, si faillibles soient-elles, afin de permettre une pratique qui, reconnaissant ses propres limites, s'appuie de plus en plus sur des bases théoriques et méthodologiques scientifiques solides. Le Profiling se perfectionne et les experts, conscients des divers biais intrinsèques du procédé, tant au niveau de son fond - conceptions théoriques - que de sa forme - opérationnalisation et processus mis en oeuvre - tendent à parfaire son application et optimiser son efficacité.[résumé d'auteur]' |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/916343 |