Titre : | Un nouveau type de famille : des hommes d'origine transsexuelle deviennent pères grâce à un don de sperme. 12 années d'étude prospective exploratoire du devenir de leurs enfants (2013) |
Auteurs : | CHILAND COLETTE ; CLOUET ANNE-MARIE ; GOLSE BERNARD ; GUINOT B ; WOLF JEAN-PHILIPPE |
Type de document : | Article |
Dans : | NEUROPSYCHIATRIE DE L'ENFANCE ET DE L'ADOLESCENCE (6 vol 61, 2013) |
Article en page(s) : | 365-370 |
Note générale : | 20 ref. biblio |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ENFANT [SANTEPSY] ETHIQUE [SANTEPSY] ETUDE PROSPECTIVE [SANTEPSY] PERE [SANTEPSY] PROCREATION MEDICALEMENT ASSISTEE [SANTEPSY] TRANSGENRE |
Résumé : | 'En France, les transsexuels féminin-vers-masculin qui ont obtenu un changement d'état civil ont le droit de demander une insémination artificielle avec donneur pour la femme avec laquelle ils vivent. En raison des réticences rencontrées, un programme d'essai avec une étude prospective de suivi fut mise en place avec l'accord d'un comité d'éthique. Ces couples furent pris en considération comme tout couple demandant une assistance médicale à la procréation avec don de gamètes. En France lors d'un don de gamètes, il y a toujours un entretien psychologique. Dans ce cas, il y eut un second entretien avec un professionnel ayant l'expérience du travail avec des transsexuels. Habituellement, on laisse aux parents le choix de faire connaître ou non le don de gamètes; dans ce cas, toute personne dans l'environnement de l'enfance du père connaissant son histoire, il fut recommandé de dire à l'enfant la vérité au sujet de l'insémination artificielle avec donneur et de l'origine transsexuelle du père. Un suivi tous les deux ans fut proposé. Les parents n'étaient pas recrutés comme des volontaires pour une recherche. Ils venaient avec leurs enfants pour une consultation dont ils attendaient une aide éventuelle dans leur situation particulière ; la consultation comprenait des entretiens des parents avec un psychiatre et deux psychologues et une observation de l'enfant, avec dessins et jeux, et une mesure standardisée du développement (échelle de Brunet-Lézine). Quarante-deux enfants nés de 28 couples ont été suivis de 2000 à 2012. Le programme continue. Bien que dépourvus de pénis, ces hommes d'origine transsexuelle sont considérés par leur femme comme des hommes ; les femmes ne sont pas des homosexuelles, les couples sont stables (trois seulement se sont séparés) ; un grand soin est pris des enfants, qui ont de bonnes relations avec leur père ; les enfants apparaissent normaux, heureux, sans aucune difficulté majeure, sans variante de l'identité sexuée. Tous les pères (sauf un) ont aisément parlé de l'insémination artificielle avec donneur, mais ils ont éprouvé quelque difficulté à parler de leur transsexualisme ; ils étaient très désireux de le faire, mais ne parvenait pas à trouver les mots pour le dire. Ils furent aidés par un des pères, qui avait écrit et dessiné un petit livre, où il racontait son expérience d'enfance en termes simples. C'est accepté par les enfants sans problème.[résumé d'éditeur]' |
En ligne : | http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2013.07.001 |