Titre : | De l'hystéro-épilepsie à la crise psychogène non épileptique : continuité ou discontinuité ? (2012) |
Auteurs : | AUXEMERY YANN |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (9 vol 170, 2012) |
Article en page(s) : | 609-614 |
Note générale : | Réf. bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] CONVERSION HYSTERIQUE [SANTEPSY] CRISE PSYCHOGENE NON EPILEPTIQUE [SANTEPSY] DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL [SANTEPSY] EPILEPSIE [SANTEPSY] HISTOIRE DE LA PSYCHIATRIE [SANTEPSY] NEVROSE HYSTERIQUE [SANTEPSY] TRAUMATISME PSYCHIQUE |
Résumé : | Dans le sillage de Charcot, l'école de la Salpêtrière s'est passionnée pour les grandes crises ou grandes attaques hystériques : à l'époque l'hystérie ne se résume pas à cette grande crise, même si elle représente un modèle heuristique idéal pour une présentation de malade qui marqua durablement les esprits. La grande attaque est un cadre pour l'étude de l'hystéro-épilepsie qui ouvre la voie à l'explication psychopathologique. Les héritiers contestataires du savoir de l'école de la Salpêtrière se targuent chacun d'imposer un modèle universel de l'hystérie envisagée sous l'angle de ses causes. Si Babinski considère l'hystérie comme relevant d'un mécanisme purement psychogène, celui-ci est de l'ordre du subconscient ou de l'autosuggestion, le sujet s'abandonnant à son symptôme. Contrairement au pithiatisme, Freud et Breuer entendent la crise comme clivage du contenu de la conscience, témoignant du retour d'un souvenir traumatique oublié. Ces interrogations en partie éclipsées par la psychiatrie moderne refont surface par la description d'une nouvelle entité clinique : la crise psychogène non épileptique. Les crises psychogènes non épileptiques (CPNE) peuvent être définies comme des manifestations paroxystiques évoquant cliniquement des crises épileptiques, mais en rapport avec des processus psychogènes inconscients. Le diagnostic clinique est particulièrement difficile. La plupart des patients souffrant de CPNE consomment à tort un traitement anticonvulsivant, dont l'efficacité est nulle et les effets secondaires fréquents. Pour établir un diagnostic discriminant entre CPNE et épilepsie, l'enregistrement électroencéphalographique couplé d'un enregistrement vidéo est l'examen paraclinique de choix. Le traitement des CPNE est complexe : malgré un diagnostic affirmé au patient et un suivi conjoint par un binôme spécialisé associant neurologue et psychiatre, le pronostic reste réservé. Nous avons recherché une continuité phénoménale entre grande attaque hystérique, hystéro-épilepsie et crise psychogène non épileptique. D'une époque à l'autre, le diagnostic des crises épileptoïdes est un diagnostic d'élimination clinique puis paraclinique. Une référence à l'hystérie se retrouve au fil des temps, se confondant actuellement en troubles dissociatifs et somatoformes. Concordant avec les théories anciennes, la dimension psychotraumatique du phénomène épileptoïde est retrouvée dans les études épidémiologiques récentes. Comme l'hystérie ne se résumait pas aux grandes attaques, l'entité dénommée CPNE constitue un groupe de manifestations cliniques aux étiologies hétérogènes. Certaines équipes de recherche considèrent les CPNE comme le résultat d'une hyperexcitabilité neuronale non épileptique et à électroencéphalogramme normal. D'autres auteurs retiennent l'hypothèse étiologique de troubles dissociatifs récurrents et équivalents d'une forme particulière d'état de stress post-traumatique. [résumé d'auteur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/767611 |