Titre : | Traumatisme et psychanalyse : comment passer de l'excitation à la mise en représentation ? (2012) |
contenu dans : | |
Auteurs : | BOURRAT MM |
Type de document : | Article |
Dans : | NEUROPSYCHIATRIE DE L'ENFANCE ET DE L'ADOLESCENCE (5 vol 60, 2012) |
Article en page(s) : | 324-331 |
Note générale : | 20 ref. biblio |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ENFANT [SANTEPSY] GROUPE [SANTEPSY] PRISE EN CHARGE [SANTEPSY] PSYCHANALYSE [SANTEPSY] REPRESENTATION PULSIONNELLE [SANTEPSY] TRAUMATISME PSYCHIQUE |
Mots-clés libres: | FERENCZI SANDOR ; FREUD SIGMUND ; WINNICOTT DONALD WOODS |
Résumé : | De manière habituelle le terme de traumatisme est employé lorsque l'on cherche à désigner l'impact psychique d'un évènement qui a marqué douloureusement une personne et son existence. Actuellement ce terme est sur-employé dans le langage commun et donne lieu quasi-immédiatement à des réponses de l'ordre de l'acte destinées à en prévenir les conséquences. La notion de traumatisme est dès l'origine au coeur de la théorie psychanalytique, elle occupe une place prépondérante au sein de l'oeuvre de Freud, variant en fonction de l'évolution de sa pensée et toujours articulée avec l'excitation. À sa suite de nombreux psychanalystes travailleront la place du traumatisme dans le développement de la psyché. Nous n'en reprendrons que deux : Ferenczi et Winnicott en raison de leurs travaux sur ?l'endommagement narcissique' du sujet par une absence de réponse adéquate de l'objet face à une situation de détresse, absence qui mutile le moi et maintient un état traumatique quasi-permanent. Ces travaux repris par des psychanalystes actuels donnent un éclairage nouveau sur la compréhension du traumatisme : on est passé de l'étude du débordement des défenses du sujet, du souvenir refoulé à la recherche de la réalité manquante. Le traumatisme est du côté du négatif en ce qu'il vient rompre la continuité du sentiment d'exister. Dans cette situation l'accrochage au perceptif, la non-liaison par les représentations empêchent la mise en oeuvre d'un processus dans lequel une représentation et le refoulement de celle-ci peuvent se constituer. Un nombre important d'enfants qui consultent en pédopsychiatrie aujourd'hui présentent une clinique de ce type : avec des histoires clairement traumatiques qui ont empêché la constitution d'une aire transitionnelle permettant la création d'un espace psychique différentiant réel et imaginaire. Pour d'autres à l'inverse, la notion de traumatisme est difficile à retrouver. Ce sont les traumatismes en creux dans lesquels l'accrochage au perceptif et au moteur vient effacer la possibilité d'imaginer un espace pour la pensée. Il est difficile pour ces patients de trouver comment les aider à entrer ?en représentance'. La psychothérapie individuelle conduit bien souvent à une impasse où le seul travail possible est celui de ?moi auxiliaire', sans qu'aucune intériorisation ne puisse se faire. Et pourtant le seul moyen que les situations évoluent est bien celui de la reprise d'une mise en représentation qui viendra faire entrer l'enfant dans la possibilité de construire son histoire, et ainsi de pouvoir en refouler le potentiel traumatique. Nous essaierons de montrer comment le travail de groupe peut permettre cette mise en représentation en passant par le travail émotionnel, puis par la figurabilité, par la représentation et parfois mais exceptionnellement par la mise en parole. [résumé d'éditeur] |