Titre : | La consultation en psychiatrie de l'adolescent : de l'investigation psychanalytique à la 'consultation thérapeutique' / Outpatient consultation in Adolescent Psychiatry: from psychoanalytic investigation to therapeutic consultation (2012) |
Auteurs : | BENYAMIN MICKAËL |
Type de document : | Article |
Dans : | PERSPECTIVES PSY (1 vol 51, 2012) |
Article en page(s) : | 88-94 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ALLIANCE THERAPEUTIQUE [SANTEPSY] CADRE PSYCHANALYTIQUE [SANTEPSY] CADRE THERAPEUTIQUE [SANTEPSY] CONSULTATION [SANTEPSY] CONTRE TRANSFERT [SANTEPSY] CURE PSYCHANALYTIQUE [SANTEPSY] DIAGNOSTIC [SANTEPSY] ENTRETIEN THERAPEUTIQUE [SANTEPSY] INTERSUBJECTIVITE [SANTEPSY] PROCESSUS ANALYTIQUE [SANTEPSY] PROCESSUS PSYCHIQUE [SANTEPSY] PSYCHIATRE [SANTEPSY] PSYCHIATRIE [SANTEPSY] PSYCHOPATHOLOGIE [SANTEPSY] RELATION ADULTE ADOLESCENT [SANTEPSY] RELATION THERAPEUTIQUE [SANTEPSY] SPECIFICITE [SANTEPSY] TECHNIQUE PSYCHANALYTIQUE [SANTEPSY] TRANSFERT |
Résumé : | Dans l'article, un psychologue clinicien s'inspire des psychanalystes français André Green et Jean-Luc Donnet pour envisager ' l'investigation psychanalytique en consultation psychothérapeutique avec les adolescents comme un analogon aux entretiens préliminaires précédant une cure-type. ' Défendant le point de vue selon lequel il existe une spécificité de la consultation thérapeutique à l'adolescence (qui va de pair avec une spécificité d'une psychopathologie de l'adolescence), il décrit son ' travail d'investigateur ', qui inclut l'évaluation, l'indication et, dans la mesure des possibilités institutionnelles, le traitement. Décrivant les mouvements principaux qui se produisent au cours de l'entretien-type avec l'adolescent, il affirme que les premières rencontres avec le jeune sujet vont permettre au thérapeute ' de juger de ses capacités à s'engager dans un travail sur soi, à la recherche de nouvelles significations, à partir d'un récit qui soit le récit de l'adolescent et non celui de ses parents'. Il dégage un intérêt majeur de la pratique de ces consultations thérapeutiques d'investigations, limitées dans le temps et annoncées comme telles à l'adolescent : celui de ' rassurer l'adolescent à un double niveau ', d'une part, en s'occupant de lui, en l'accueillant psychiquement et en lui montrant qu'il est considéré en tant que sujet et, d'un autre côté, grâce à la temporalité de la consultation, en évitant l'engagement, en aménageant sa crainte de la dépendance et, donc, en formant avec lui une alliance thérapeutique. Il définit alors l'investigation psychanalytique à l'adolescence comme une série d'entretiens, pas nécessairement longs (d'une durée maximal d'une heure), au cours desquels le thérapeute, en s'adaptant à l'adolescent et sa demande (ou sa non-demande), ' ira chercher le transfert pour amener l'adolescent à parler, quitte à parler plus que lui. ' Les paroles et les interventions du thérapeute, basées sur son empathie et son préconscient, seront décisives pour la consultation et le travail d'accompagnement, si bref soit-il. Il s'agit de ' co-créer avec l'adolescent une aire transitionnelle dans laquelle la capacité de jeu, de mobilité psychique et de symbolisation du thérapeute seront déterminantes ', à condition - bien évidemment - de proscrire, pour le thérapeute, une attitude neutre et froide. Ce qui fonde l'acte thérapeutique avec un adolescent fragile, est, semble-t-il à l'auteur, ' du coté d'une fonction maternelle du thérapeute '. Ce dernier doit ' penser les pensées de l'adolescent, mettre des mots sur ses éprouvés souvent chaotiques et massifs, traiter les excitations du Ça sans chercher à tout prix l'interprétation. ' Mieux, il explique, contient, reformule, console, converse et discutera : autrement dit, il investit, voire surinvestit la parole du jeune patient s'il veut que celui-ci puisse, à son tout, investir le langage et la parole. ' Ce qui distingue la consultation psychiatrique de l'investigation psychanalytique, c'est que, dans le premier cas, seuls les signes cliniques objectivement présents sont recherchés (la sémiologie) pour constituer un ensemble de symptômes, qui constituent à leur tour un syndrome et une entité psychiatrique (nosographie), alors que, dans le deuxième cas, si les symptômes sont évidemment importants à prendre en compte en tant que signes visibles et objectifs, le clinicien va introduire un deuxième axe : celui de la subjectivité. '[résumé d'éditeur] |
En ligne : | http://dx.doi.org/10.1051/ppsy/2012511088 |