Titre : | Réflexions sur les détails inutiles et signifiants dans le discours des patients (2012) |
Auteurs : | CHRAIBI SOFIA |
Type de document : | Article |
Dans : | PERSPECTIVES PSY (1 vol 51, 2012) |
Article en page(s) : | 42-45 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] DISCOURS [SANTEPSY] INTERPRETATION DES REVES [SANTEPSY] INTERPRETATION PSYCHANALYTIQUE [SANTEPSY] LITTERATURE [SANTEPSY] PSYCHANALYSE APPLIQUEE [SANTEPSY] PSYCHOLINGUISTIQUE [SANTEPSY] REVE [SANTEPSY] SEMIOLOGIE [SANTEPSY] SIGNIFIANT |
Mots-clés libres: | BARTHES ROLAND ; FREUD SIGMUND ; LACAN JACQUES |
Résumé : | A partir d'un texte de l'écrivain (et sémiologue) français Roland Barthes dans lequel celui-ci s'intéresse aux ' détails inutiles ' présents dans le tissu narratif chez de nombreux auteurs classiques (comme Émile Zola et Honoré de Balzac), une psychologue clinicienne interroge la ' signification ' de la présence de tels éléments descriptifs, apparemment ' superflus ', mais inévitables dans pratiquement tout récit. Connaissant l'importance des détails, pour avoir lu Sigmund Freud et Jacques Lacan (qui se réclame du structuralisme comme de la linguistique), elle se demande si ces ' détails inutiles ' ne seraient pas, au contraire, révélateurs pour un psychanalyste, qui va les extraire pour les mettre en lumière et inviter son orateur à la production d'autres énoncés. En d'autres termes, elle pose la question suivante : existe-t-il chez des patients suivis en analyse un discours, une parole dénués de ' détails inutiles ', où tous les éléments seraient dès lors ' hautement signifiants ' ? Envisageant la parole du sujet comme un récit oral participant des mêmes principes que le récit écrit tel qu'analysé par Roland Barthes, elle s'autorise ce rapprochement pertinent pour affirmer que ' le rêve et son récit possèdent cette forme stylistique particulière ' qu'est la mention de détails. De la même manière, elle est sûre que, chez certains patients, a contrario du rêve, la parole, constituée ' uniquement de détails inutiles, de faits insignifiants ', se situe ' invariablement entre l'anecdote et le descriptif ', le sujet noyant les quelques éléments essentiels obligatoirement présents de la trame narrative « dans un flot de détails inutiles, pouvant, semble-t-il, s'enchaîner à l'infini, car dénués d'une quelconque ponctuation ou inflexion - lieu du manque - comme le silence (signifié par le point ou le point de suspension) '. Ce faisant, elle pense ouvrir, à partir de cette articulation singulière, des pistes de réflexion pour élargir ce cadre d'analyse spécialement névrotique à celui de la psychose, notamment à travers l'étude du fonctionnement essentiellement interprétatif des paranoïaques, qui, comme le précise Freud, ' attribuent la plus grande signification aux petits détails, qu'ils interprètent à fond et en tirent des conclusions de grande portée '.[résumé d'éditeur] |
En ligne : | http://dx.doi.org/10.1051/ppsy/2012511042 |