Titre : | Tentative de suicide médicamenteuse : la quadrature du cercle des poètes non disparus (2010) |
Auteurs : | FORGEARD LOUIS |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (4 vol 75, 2010) |
Article en page(s) : | 669-683 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] CENTRE HOSPITALIER GENERAL [SANTEPSY] MEDICAMENT [SANTEPSY] PRISE EN CHARGE [SANTEPSY] PSYCHIATRE [SANTEPSY] PSYCHODYNAMIE [SANTEPSY] RELATION SOIGNANT SOIGNE [SANTEPSY] ROLE [SANTEPSY] TEMPS [SANTEPSY] TENTATIVE DE SUICIDE [SANTEPSY] URGENCE MEDICALE |
Résumé : | En novembre2008, les gestes suicidaires rencontrés dans un hôpital général lyonnais étaient dans 79,9 % des cas des intoxications médicamenteuses volontaires (n =174). Ces conduites ont une fonction qui ne peut être résumée à une simple recherche de mort. L'intoxication médicamenteuse a pour but d'immobiliser un sens souffrant. Elle est en cela proche du processus d'écriture. Le commentaire du Phèdre de Platon par J. Derrida nous désigne la fonction de Pharmakon (remède-poison) de l'écriture et est par analogie éclairant sur le choix du moyen médicamenteux pour les suicidants. L'écriture et le suicide sont vus par le sujet qui les commet, comme remèdes de la mémoire. Mais ils en sont aussi le poison. Le caractère réversible du moyen médicamenteux nous désigne le suicidant comme obéissant à une dynamique de renversement. Le rôle du psychiatre pourra être de subvertir cette dynamique, en amenant le patient à se révolter contre le rôle de bouc-émissaire (Pharmakos ) de sa propre souffrance. Le choix de se réfugier dans le médicament en dépassant la prescription constitue un témoignage du transfert du patient envers le médecin (Pharmakeus ). Si nous souhaitons remonter au principe initial de la réversibilité que nous voyons à l'oeuvre chez le suicidant médicamenteux, il nous faut considérer la question du temps. L'intoxication médicamenteuse représenterait une recherche d'espace à l'abri du temps. L'enjeu du soin psychiatrique des suicidants devient alors la création d'espaces où la réversibilité est négociable, parfois maîtrisable. Des lieux comme celui du discours, mouvement qui fait tenir en équilibre un réseau d'ambiguïtés.[Résumé d'éditeur] |
En ligne : | http://www.em-premium.com/article/271787 |