Titre : | De 1864 à 1880 : Valentin Magnan (1835–1916), un anatomo-clinicien, expérimentateur, enseignant et fondateur d’une maison de santé privée à Suresnes fondée en 1875 avec Gustave Bouchereau (1835–1900) et Gustave Lolliot (1837–1882) ou l’histoire d’un évincement d’un aliéniste radical-socialiste à la chaire des maladies mentales et de l’encéphale en 1877 (Partie I) (2023) |
contenu dans : | |
Auteurs : | TIBERGHIEN DENIS |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (4 vol 181, 2023) |
Article en page(s) : | 376-387 |
Note générale : | 134 réf. bibliogr./28 notes en bas de page /3 Photogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ENSEIGNEMENT [SANTEPSY] HISTOIRE DE LA PSYCHIATRIE |
Mots-clés libres: | MAGNAN VALENTIN |
Résumé : | "En novembre 1874, Gustave Bouchereau (1835–1900) Gustave Lolliot (1840–1882) et Valentin Magnan (1835–1916) achètent à la veuve de Louis-Marc Chabrier de Lic (1783–1864), concessionnaire de l’éclairage à l’huile dans Paris et directeur du théâtre des Variétés (Paris), le château de Suresnes. Là, ils fondent une société qui a pour but la création et l’exploitation d’une maison de santé pour les maladies mentales et nerveuses dans cette propriété située dans la commune du même nom. La maison de santé de Suresnes recevait dans deux parties distinctes des pensionnaires libres et des malades atteints d’affection mentale. Elle devient ainsi un des onze asiles privés qui sont, avec les établissements publics d’aliénés, les seuls habilités à recevoir des aliénés sur décision du préfet de police pour le département de la Seine. Ouverte au décours de la guerre de 1870, la création de la maison de santé de Suresnes s’inscrit dans le bouleversement des conditions économiques et du fonctionnement des institutions psychiatriques d’après-guerre (encombrement marqué des asiles et des services d’aliénés, incapacité à transférer les malades en province par refus des familles, impossibilité d’admettre précocement des patients qui relevaient de soins psychiatriques sous contrainte ou pas sans pour autant relever de l’asile) et dans les vicissitudes professionnelles que connurent G. Bouchereau et V. Magnan au bureau central d’admission. La fondation de cette maison de santé privée a été possible grâce à un arrêté de juillet 1874 qui modifiait profondément leur situation professionnelle suivi d’une autorisation d’ouverture émise par le préfet Léon Renault (1839–1933). Le premier est signé par le monarchiste orléaniste Ferdinand Duval (1827–1887), censeur des leçons de Magnan à l’asile Sainte-Anne, qui freinera, par son discours au Conseil général de la Seine, la création de la chaire des maladies mentales et de l’encéphale. Le second est un républicain modéré. Cet arrêté et cette autorisation sont deux décisions prises à l’aube de cette France qui est en passe d’adopter le terme de République dans sa Constitution de 1875 qui pouvait fonctionner autant dans un cadre d’une République que dans celui d’une monarchie modérée . Rénovée après la Première Guerre mondiale, Alfred Fillassier (1871–1953), le médecin directeur de l’époque et gendre de V. Magnan, fait appel aux architectes : Pierre Lahalle (1877–1956), Georges Octave Levard (1887–1977) et Maurice Lucet (1877–1941). En 1953, la direction revient au petit-fils de Magnan, Jean-Noël Péron-Magnan (1898–1967), puis au fils de ce dernier : Pierre Noël Péron-Magnan (1924–2013). Nombreux sont les médecins aliénistes, ou pas, qui y exercèrent : Jules-Albert Baronnet, Aimable-Clovis Crété, Jean Durand-Saladin, Félix Guillot, Gabriel Jacques, Socrate Lalou, Léon Pruvost, Jules Renaux, Léon Revertégat, Jean-Maurice Sardain, Honoré Saury et Jacques Tison; cet établissement ferme ses portes en 1973. La maison de santé de Suresnes a abrité des malades célèbres par leur nom, leur renommée et leur fortune dont la plus célèbre d’entre eux fut Adèle Hugo (1830–1915). [résumé d'auteur]" |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1582183 |