Titre : | L'empathie aujourd'hui : au croisement des neurosciences, de la psychopathologie et de la psychanalyse (2008) |
Auteurs : | GEORGIEFF N |
Type de document : | Article |
Dans : | PSYCHIATRIE DE L'ENFANT (2 vol 51, 2008) |
Article en page(s) : | 357-393 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] EMPATHIE [SANTEPSY] INTERSUBJECTIVITE [SANTEPSY] NEUROSCIENCES |
Résumé : | Les neurosciences cognitives ont très récemment redécouvert le concept d'empathie, en montrant l'existence de systèmes cérébraux spécifiques, « miroirs » ou « résonants », susceptibles de rendre compte de processus psychologiques aussi complexes que la connaissance d'autrui, ou l'identification à autrui. Nous confrontons les deux modèles de l'empathie, celui des neurosciences et celui de la psychopathologie clinique et de la psychanalyse, pour montrer que s'il existe en effet des convergences entre eux, en revanche l'approche clinique éclaire des propriétés spécifiques de l'empathie qui ne sont pas prises en compte par les neurosciences. C'est le cas notamment du principe d'une influence psychique interpersonnelle réciproque, et de l'action transformatrice de cette influence qui fonde le processus psychothérapique. Là où les neurosciences cognitives voient un mécanisme assurant la connaissance d'autrui par la reproduction ou replication de l'expérience d'autrui en soi, processus lui-même associé à un processus de différenciation entre soi et autrui, l'approche clinique décrit en effet un processus de modifications psychiques mutuelles qui aboutit à la construction de contenus nouveaux. L'interpsychique est ainsi à l'origine d'un copsychique, d'une organisation tierce qui ne peut être réduite à la reconnaissance en autrui du même ou du différent de soi. La connaissance d'autrui transforme en effet le soi. C'est aussi le cas du principe d'une empathie réflexive, qui fonde l'accès à soi sur le modèle de l'accès à autrui, donc de l'autre en soi. Nous illustrons ces distinctions par des références à la clinique psychopathologique des psychoses, qui nous paraît éclairer remarquablement ces propriétés de l'empathie. [résumé d'auteur] |